1 juin 2017
Politique sur les ponts à péage fédéraux porte à confusion
Le gouvernement fédéral ne joue pas franc-jeu avec les Prince-Édouardiens sur les raisons pour lesquelles il n’y a pas de péage sur le nouveau pont Champlain, tandis qu’il y en a un sur le pont de la Confédération, lorsqu’il continue de répéter, comme le ministre de l’Infrastructure et des Collectivités, M. Amarjeet Sohi, l’a déclaré au Sénat :
« [c]oncernant le nouveau pont Champlain sans péage à Montréal, l’ouvrage que nous construisons est un remplacement. Ce n’est pas un nouveau pont. Le pont qui existe doit être remplacé. La raison pour laquelle nous nous sommes engagés à ne pas prévoir un péage sur le nouveau pont est que le pont actuel n’a pas de péage. »
Dans les faits, il y a eu un péage sur l’actuel pont Champlain durant la majeure partie de son existence. Le péage n’a été aboli que le 4 mai 1990.
L’idée qu’il ne puisse y avoir de péage sur le nouveau pont Champlain parce qu’il s’agit d’un pont « de remplacement » s’applique tout aussi bien au pont de la Confédération qui a remplacé le traversier qui, pour sa part, a remplacé les bateaux à glace qui les ont précédés. Le gouvernement du Canada a fait une promesse constitutionnelle à l’Île‑du‑Prince‑Édouard dans le cadre de son adhésion au Canada. En effet, lorsque l’Île-du-Prince-Édouard est entrée dans la Confédération en 1873, les Conditions de l’Union obligeaient le gouvernement du Canada à prendre en charge les dépenses relatives à une « liaison permanente ».
Les habitants de l’Île-du-Prince-Édouard ont reçu de bonnes nouvelles lors d’une assemblée publique tenue le 13 janvier dernier. En effet, en réponse à une question posée par Mme Pasha Bowser, une étudiante originaire de Summerside, le premier ministre Justin Trudeau a répondu que la construction du pont de la Confédération avait coûté cher, et qu’il coûtait cher de le traverser. C’était la première fois que le gouvernement du Canada reconnaissait le coût élevé que paient les Prince‑Édouardiens pour leur transport.
Pendant l’assemblée publique, le premier ministre y est allé d’une autre déclaration au sujet du pont de la Confédération, affirmant qu’il était conscient de nos difficultés et qu’il transmettrait nos préoccupations aux députés de l’Île‑du‑Prince‑Édouard pour discuter avec eux des mesures à prendre pour permettre aux gens de se déplacer librement et à faible coût à travers le pays.
Les Prince-Édouardiens se réjouissent de la collaboration et des mesures qui pourraient découler de ces discussions et ont hâte de voir les propositions visant à réduire les coûts. Le péage du pont de la Confédération est de 46,50 $, soit le plus élevé au Canada, et les habitants de l’Île-du-Prince-Édouard attendent avec intérêt de connaître les résultats des rencontres entre le premier ministre et les députés de l’Île afin que nous puissions nous déplacer, de la bouche même du premier ministre, « à faible coût ».
Pour plus de renseignements :
Sénateur Percy Downe : 613-943-8107
Ou sans frais au 1-800-267-7362
www.sen.parl.gc.ca/pdowne
TOURNÉE PANCANADIENNE DU PREMIER MINISTRE :
ASSEMBLÉE PUBLIQUE À PETERBOROUGH (ONTARIO)
QUESTION SUR LE PONT DE LA CONFÉDÉRATION DE L’Î.-P.-É.
LE 13 JANVIER 2017
[EXTRAIT]
QUESTION : Bonjour. J’étudie à l’Université Trent. J’ai 22 ans et espère obtenir mon diplôme l’année prochaine. Je suis originaire de l’Île-du-Prince-Édouard, et la question du péage extrêmement élevé exigé pour quitter l’Île‑du‑Prince-Édouard a récemment été portée à votre attention à la Chambre des communes. Je sais bien que la plupart des gens ici n’y sont peut‑être pas allés. Les Prince‑Édouardiens doivent débourser 72 $ pour se rendre en Nouvelle-Écosse ou près de 50 $ pour aller jusqu’au Nouveau‑Brunswick en passant par le pont. La plupart des membres de ma famille vivent au Nouveau‑Brunswick. Lorsque mon grand‑père est tombé malade, mon père se rendait à son chevet de deux à trois fois par semaine. Aucune réduction n’est offerte à ceux qui traversent fréquemment le pont. Or, ces coûts imposent un fardeau supplémentaire à ma famille. Et la plupart des Prince‑Édouardiens font partie de la classe ouvrière et travaillent dans l’industrie agricole.
Ma question est donc la suivante : Étant donné que le gouvernement fédéral est prêt à financer une partie du pont le plus coûteux, à Montréal, serait‑il disposé à faire quelque chose pour réduire le fardeau financier imposé aux Prince-Édouardiens?
LE TRÈS HONORABLE JUSTIN TRUDEAU : Vous faites allusion au pont Champlain à Montréal. Le pont de la Confédération à l’Île‑du‑Prince‑Édouard est un lien essentiel tant pour l’économie que pour les touristes et les résidants locaux. Vous avez tout à fait raison : ce pont coûte cher. Sa construction a coûté cher, et il coûte cher de le traverser.
Le nouveau pont Champlain remplacera l’ancien pont. Aucun péage n’est imposé sur l’actuel pont Champlain, et ce dernier relève de la responsabilité fédérale puisqu’il traverse la voie maritime du Saint-Laurent. S’il n’en tenait qu’à elle, Montréal construirait un pont de 10 mètres de haut, et tous les bateaux allant en direction des Grands Lacs devraient s’y arrêter et y débarquer leurs marchandises. La ville s’en réjouirait! Je blague, évidemment, mais le gouvernement fédéral doit s’assurer que le pont est assez élevé pour que la voie maritime du Saint-Laurent fonctionne pleinement et soit prospère.
La comparaison ne tient pas. Toutefois, je comprends parfaitement ce que vous dites. Il faut pouvoir rendre visite aux membres de sa famille malades et aider sa famille. Et je comprends aussi les difficultés que vous vivez. Je ne manquerai pas de transmettre mes préoccupations – vos préoccupations – aux députés de l’Île‑du‑Prince‑Édouard, et nous discuterons avec eux des mesures à prendre pour permettre aux gens de se déplacer librement, efficacement et ouvertement au pays à peu de frais.
Merci. |