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« Vous n’avez encore rien vu » : Stogran

Publié le 20 août 2010
By Dave Stewart, The Charlottetown Guardian

« Vous n’avez encore rien vu. »

C’est en ces mots que le colonel à la retraite Pat Stogran s’est exprimé, jeudi, refusant de revenir sur sa position à la suite de l’appel véhément qu’il a lancé dans les médias nationaux cette semaine. 

M. Stogran est à Charlottetown cette semaine, promettant de faire tout son possible à titre d’ombudsman à Anciens Combattants Canada pour que les anciens combattants soient mieux traités.

Dans une interview accordée à The Guardian, jeudi après-midi, M. Stogran a dit vouloir faire avancer les choses plus vite et remonter le niveau du discours qui fait la manchette dans tout le pays depuis que le gouvernement fédéral lui a annoncé, il y a plus d’une semaine, que son contrat de trois ans, qui se terminera dans trois mois, ne serait pas renouvelé.

 M. Stogran a déclaré qu’il n’avait rien à reprocher aux employés de l’administration centrale du ministère des Anciens Combattants, à Charlottetown. C’est contre le système et la bureaucratie qu’il en a.

« C’est contre les pratiques de longue date, le fait que les choses ne soient pas relayées dans la hiérarchie, l’insensibilité aux échelons les plus élevés. Et je ne parle pas des élus. Je parle des organismes centraux, des hauts fonctionnaires, a déclaré M. Stogran. Les employés subalternes sont très fiers de leur travail et ils sont d’ailleurs un peu vexés que je parle de la fonction publique en des termes aussi durs. »

Le sénateur de l’Île-du-Prince-Édouard, Percy Downe, a déclaré jeudi que ce n’est pas la relocalisation du ministère – hypothèse invoquée dernièrement, mais rejetée catégoriquement par le ministre fédéral des Anciens Combattants, Jean-Pierre Blackburn, – qui est en cause, mais la réduction continue des services donnés aux anciens combattants et à leurs familles.

« Si le ministre va de l’avant avec sa proposition de réduire le nombre d’employés au ministère, cela ne fera qu’accentuer le problème, a dit M. Downe. La principale préoccupation que je ne cesse d’entendre des anciens combattants concerne la détérioration de la qualité des services qu’ils reçoivent du ministère. »
M. Stogran a déclaré qu’il est ridicule de songer à réduire l’effectif de 1200 personnes à l’administration centrale du ministère des Anciens Combattants, à Charlottetown.

« Le gouvernement met des soldats en danger. Si vous n’avez pas l’intention de les traiter comme il se doit à leur retour, commencez par ne pas les envoyer », a déclaré l’ombudsman.

Selon M. Stogran, le ministère des Anciens Combattants veut trop économiser.  

« Les dirigeants tiennent tant à économiser et le système est si rigide qu’ils ont adopté une approche qui fait penser à celle d’une compagnie d’assurance. Or, l’employé qui traite directement avec un ancien combattant ne s’en rend pas forcément compte. »

Selon M. Downe, les jeunes soldats qui ont servi en Afghanistan, lors de guerre du Golfe et dans le cadre de missions de maintien de la paix, dans bien des cas, sont revenus gravement blessés, physiquement et psychologiquement.

« Le nombre de dossiers d’anciens combattants modernes à traiter, surtout les cas de stress post-traumatique, ne cesse d’augmenter et le ministère a besoin de personnes formées, y compris de personnes qui ont servi dans les Forces canadiennes, pour venir en aide aux anciens combattants », a déclaré le sénateur de l’Île-du-Prince-Édouard.

Selon M. Downe, un employé du ministère sur cinq deviendra admissible à la retraite d’ici cinq ans.

« Il est temps d’arrêter d’essayer d’économiser sur le dos des anciens combattants et de leur fournir l’aide dont ils ont besoin », a ajouté M. Downe.
M. Stogran a dit se demander qui allait s’occuper des anciens combattants modernes.

« Où en seront ces gens dans 10 ou 20 ans, demande M. Stogran. Qui s’occupera d’eux? On dirait que ce seront les systèmes de santé provinciaux. C’est ce vers quoi on semble se diriger. »

M. Stogran a déclaré que le ministère des Anciens Combattants croulait sous les demandes de soldats revenus d’Afghanistan.

« Comment peut-on parler de réduire le nombre d’employés? »

M. Stogran a dit qu’un déménagement de l’administration centrale à Ottawa ne ferait qu’empirer les choses.

« On se retrouverait simplement avec des bureaucrates professionnels », a-t-il ajouté.

M. Stogran  a déclaré qu’il n’avait pas l’intention de revenir sur ses positions durant les trois mois qu’il lui reste à son poste d’ombudsman.

« J’ai maintenant pour priorité de m’assurer que les Canadiens comprennent la situation à laquelle certains anciens combattants sont confrontés et je suis déterminé à préparer le terrain pour que mon successeur, qui que ce soit, bénéficie de conditions propices à l’exercice de la fonction d’ombudsman. »

 

 
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