Office d’investissement
du RPC
Le 20 décembre 2007
L’Honorable Percy E. Downe, P.C.
Sénat du Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0A4 Office d’investissement du Régime de pensions du Canada
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Courriel : ddenison@cppib.ca
David F. Denison
Président et directeur général
Monsieur le Sénateur,
Je vous remercie de votre lettre concernant la situation en Birmanie. L’Office d’investissement du RPC s’inquiète également des conditions qui prévalent actuellement en Birmanie et continuera de surveiller la situation de près relativement aux droits de la personne et à tout risque potentiel pour les sociétés faisant partie de notre portefeuille.
Nous sommes également au courant de l’annonce faite récemment par le gouvernement du Canada relativement à son intention d’imposer des sanctions à la Birmanie par l’entremise de la Loi sur les mesures économiques spéciales (LMEP) et nous effectuons un examen du portefeuille pour assurer que le Conseil d’investissement du RPC respecte la loi.
Nous continuons de suivre la situation qui prévaut en Birmanie et de communiquer avec les sociétés tout en explorant activement les possibilités de collaboration conjointe avec d’autres investisseurs institutionnels canadiens et étrangers sur cette question.
Cette approche est conforme à notre Politique en matière d’investissement responsable, que nous avons établie en 2005. Nous croyons qu’un comportement responsable des entreprises à l’égard des facteurs
environnementaux, sociaux et relatifs à la gouvernance (ESG) peut généralement avoir une influence favorable sur leur rendement financier à long terme. Nous avons également aidé à formuler les Principes pour des investissements responsables de l’ONU et en avons été parmi les signataires originaux en 2006. Aujourd’hui, les signataires des PIR de l’ONU représentent une valeur de 10 billions de dollars américains en actifs d’investissement institutionnel.
Conformément à notre croyance selon laquelle les contraintes en matière d’investissement diminuent le rendement ou font augmenter le risque avec le temps, nous ne trions pas les actions. Nous croyons que la communication est la démarche la plus efficace pour permettre aux actionnaires d’apporter plus facilement des changements positifs et améliorer le rendement financier à long terme.
Nous préférons la participation active des actionnaires au tri des actions et cela correspond à l’attitude actuelle des chefs de file dans le domaine de l’investissement responsable, y compris celle de nombreux fonds de pension nationaux volumineux du monde entier. La Social Investment Organization, dans son rapport de mars 2007, Canadian Socially Responsible Investment Review 2006: A comprehensive survey of socially responsible investment in Canada, reconnaît que notre Politique sur l’investissement responsable et la démarche participative connexe sont des exemples positifs de stratégies d’investissement socialement responsables.
Dans le cadre de notre stratégie visant la vaste diversification du portefeuille, l’Office d’investissement du RPC investit dans plus de 2 700 sociétés du monde entier, y compris plus de 600 sociétés canadiennes, dans un portefeuille qui reproduit les larges indices du marché. Nous effectuons un examen annuel de notre portefeuille d’actions afin de dégager les sociétés et les enjeux offrant des possibilités de participation, en recourant à l’analyse interne et à la recherche par une tierce partie fondée sur les facteurs ESG. Cette année, nous avons effectué un examen plus minutieux du portefeuille, en tenant compte particulièrement des préoccupations en matière de droits de la personne en Birmanie.
À l’heure actuelle, la partie des capitaux publics du Fonds du RPC possède actuellement 2 % des actions en circulation des sociétés publiques canadiennes de notre portefeuille et 0,1 % des actions en circulation des sociétés publiques étrangères de notre portefeuille. Nous sensibilisons les sociétés aux questions qui, à notre avis, sont susceptibles d’influencer le risque et le rendement de l’investissement. L’intervention prend la forme de vote par procuration, de travail avec les coalitions d’investisseurs et de communications directes avec la gestion et les conseils d’administration. Actuellement, l’accent est mis dans nos activités de sensibilisation sur trois secteurs : les industries extractives (exploitation pétrolière, gazière et minière); le changement climatique et la rémunération des cadres de direction.
Les sociétés qui sont actives en Birmanie sont visées par notre programme de sensibilisation depuis 2006, principalement les sociétés qui exploitent des industries extractives. Nous avons communiqué avec un petit nombre de sociétés canadiennes et étrangères dernièrement relativement à leurs activités en Birmanie et dans les cas pertinents, relativement à leur capacité de se conformer aux sanctions du gouvernement du Canada.
À titre d’exemple de notre intervention auprès des sociétés ayant des activités en Birmanie, dans nos pourparlers avec Ivanhoe Mines, nous avons insisté sur le fait que la société devrait tenir compte des risques d’investissement découlant de la situation sociale et politique en Birmanie. Nous avons tenu des pourparlers productifs avec la société et reconnaissons ses efforts pour se départir de la mine Monywa en la plaçant dans une fiducie indépendante ayant pour mandat de vendre l’actif. Nous croyons comprendre à la lumière des informations de la société qu’à la suite de la vente des actifs provenant de ses anciennes activités en Birmanie, tout solde restant dans la fiducie sera distribué à des organismes de bienfaisance reconnus choisis par la fiducie.
Comme je l’ai déjà indiqué, nous continuerons de suivre la situation en Birmanie et de communiquer activement avec les sociétés.
Si vous avez des questions à poser, n’hésitez pas à communiquer avec moi ou avec Barak Abbaszadeh, directeur des relations avec les intéressés, au (416) 868-6612 ou par courriel à l’adresse barak@cppib.ca
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Sénateur, l’expression de mes sentiments les meilleurs.
David F. Denison |