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Délibérations du Comité sénatorial permanent des
Affaires étrangères et du commerce international

OTTAWA, le mercredi 16 février 2011

Le Comité sénatorial permanent des affaires étrangères et du commerce international se réunit aujourd'hui, à 16 h 15, pour effectuer l'étude sur les faits nouveaux en matière de politique et d'économie au Brésil et les répercussions sur les politiques et intérêts du Canada dans la région, et d'autres sujets connexes.

Le sénateur A. Raynell Andreychuk (présidente) occupe le fauteuil.

[Traduction]

La présidente : Honorables sénateurs, je déclare ouverte la séance du Comité sénatorial permanent des affaires étrangères et du commerce international.

Le comité poursuit son étude spéciale sur les faits nouveaux en matière de politique et d'économie au Brésil et les répercussions sur les politiques et intérêts du Canada dans la région, et d'autres sujets connexes. Il s'agit de notre neuvième séance sur la question.

Cet après-midi, nous accueillons M. Jean-Michel Laurin, vice-président, Affaires mondiales, Manufacturiers et exportateurs du Canada; et M. Lionel LaBelle, président et PDG, Saskatchewan Trade and Export Partnership.

Bienvenue, messieurs, et merci d'avoir l'obligeance de nous faire part de vos conseils et de vos opinions dans le cadre de notre étude. Je sais que vous avez préparé des exposés et que vous connaissez bien les sénateurs et les parlementaires, qui souhaitent vous poser des questions.

Bienvenue. Je vous avouerai que nous avons discuté du STEP et de la Saskatchewan, et j'ai pensé que vous auriez votre mot à dire sur la question. Vous avez la parole, monsieur LaBelle.

Lionel LaBelle, président et PDG, Saskatchewan Trade and Export Partnership : Je vous remercie de me donner l'occasion de témoigner aujourd'hui. Je prendrai quelques minutes pour expliquer en quoi consiste le STEP et son mandat et vous donner quelques statistiques, après quoi je traiterai plus en profondeur de certains problèmes que nous éprouvons au Brésil. J'espère que ces renseignements vous seront utiles. D'après mon expérience, c'est au cours de la période de questions que les séances sont le plus profitables. Je ferai donc rapidement mon exposé et je m'en remettrai ensuite aux instructions de la présidente.

Le STEP est un organisme un peu inhabituel au Canada. Il n'a pas son pareil. La plupart des gouvernements provinciaux ont mis sur pied des organismes de promotion du commerce appelés organismes de développement économique et de commerce. En 1996, la province de la Saskatchewan a confié sa stratégie de développement économique à une entité sociale distincte du gouvernement, laquelle collabore avec l'ensemble du milieu de l'exportation. Le STEP est constitué de divers membres, qui n'ont jamais été aussi nombreux. Nous avons en outre conclu un contrat avec le gouvernement provincial afin d'offrir régulièrement des services en son nom.

Nous sommes un organisme particulier, calqué sur le Conseil de développement du commerce de Hong Kong, et nous avons récolté quelques belles réussites, dont je vais vous parler.

L'organisme est dirigé par un conseil d'administration composé de 15 membres, dont 12 proviennent des entreprises membres et trois sont nommés par le gouvernement. Ce modèle fonctionne bien et fait office de catalyseur depuis 14 ans. Contrairement à un organisme de promotion du commerce, nous appuyons le développement des entreprises et facilitons les transactions. Nous avons à notre actif un nombre considérable de réalisations dont nous sommes fiers.

L'organisme compte deux catégories de membres : les membres ordinaires et ceux que nous qualifions de membres associés. Les premiers doivent satisfaire au critère décisif suivant : si nous leur communiquons des filons commerciaux, ont-ils un produit ou un service à offrir?

Bon nombre d'entre vous ne connaissez peut-être pas notre capacité d'exportation et les faits survenus en Saskatchewan au cours de la dernière décennie. Il y a 10 ans, les exportations internationales de la province totalisaient environ 10 milliards de dollars. Après avoir atteint un sommet à 31 milliards de dollars en 2008, quand le baril de pétrole se transigeait à 150 dollars et la potasse était à 1 000 dollars la tonne, les exportations ont commencé à diminuer en 2009. Nous estimons qu'en 2010, nos exportations seront de 24 milliards de dollars. Si on ajoute nos exportations nationales, qui s'élèveront à 10,5 milliards de dollars, nos exportations totaliseront 34 milliards de dollars. C'est un chiffre substantiel qui fait de la Saskatchewan la province qui affiche le taux d'exportations par habitant le plus élevé au Canada.

Nos plus importants clients sont, bien sûr, les États-Unis d'Amérique, qui achètent environ 58 à 65 p. 100 de nos exportations. Dans des provinces comme l'Ontario ou l'Alberta, ces chiffes atteignent 80 à 90 p. 100. Nous observons une croissance régulière de nos exportations non seulement vers les États-Unis, mais également une croissance exponentielle vers de nombreux marchés internationaux.

Le Brésil était, en 2009, notre 14e marché d'exportation. Nous prévoyons qu'en 2010, il se classera au huitième rang. Nous tenons des statistiques sur 25 pays, où nous exportons plus de 100 millions de dollars en produits et services.

Pour ce qui est de notre position en tant qu'exportateur, nous sommes très désavantagés par rapport à d'autres provinces du pays, en ceci que nous n'avons pas accès à un port de mer. Voilà qui nous complique la tâche. Il est difficile, en effet, d'expédier un conteneur de lentilles au Bangladesh quand on se trouve à 1 500 kilomètres d'un port. Mais malgré les difficultés logistiques, nous réussissons fort bien dans nos activités.

Je vais vous donner un bref aperçu de nos exportations en ordre d'importance. L'énergie représente notre plus gros produit d'exportation depuis 20 ans, sauf en 2009, où ce sont les denrées alimentaires qui sont arrivées en tête de liste. Habituellement, l'énergie se classe en premier, suivie des denrées alimentaires, de la potasse, de l'uranium et des produits manufacturés. Ensemble, ces cinq produits constituent 92 p. 100 de nos exportations.

Les chiffres sur l'uranium semblent un peu bas dans le tableau que nous vous avons fourni, car le double de ces nombres est expédié en Ontario pour y être traité avant d'être exporté à l'étranger. L'uranium expédié de l'Ontario est considéré comme une exportation de l'Ontario et non de la Saskatchewan.

Nous exportons des quantités colossales de produits. Je vous ai remis une mappemonde illustrant nos stratégies et de nos priorités. Le MAECI met l'accent sur divers pays dans huit ou dix régions. Nous avons souligné quatre régions auxquelles le gouvernement fédéral accorde une grande importance, puis indiqué les cinq destinations importantes pour la Saskatchewan, dont font évidemment partie les États-Unis, puis le corridor Inde-Pakistan-Bangladesh.

Nous devons nous rendre en Inde dans 10 jours. Nous vendons des produits en Inde, au Bangladesh et au Sri Lanka. En 2010, nous y vendrons 1 milliard de dollars de légumineuses, comme des pois et des lentilles, et d'autres cultures de ce genre. La Saskatchewan est la province canadienne qui exporte le plus vers l'Inde, avec un chiffre d'environ 47 p. 100. C'est plus que l'Ontario, le Québec, la Colombie-Britannique et l'Alberta réunis. Nous entrevoyons d'excellents débouchés en Inde. Par exemple, nous n'y avons pas encore vendu notre première livre d'uranium. Nous fondons beaucoup d'espoir sur ces exportations.

On peut également voir que le Brésil est encerclé sur la carte. Ce pays est, de toute évidence, un marché cible pour le Canada, mais pas pour nous. Ce fait s'explique par plusieurs raisons, que je vais vous exposer.

Tout d'abord, le premier produit d'exportation vers le Brésil est la potasse, et ce, tant pour la Saskatchewan que pour le Canada. Ce lien commercial nous satisfait et nous tient certainement à cœur. La potasse constitue 85 à 90 p. 100 des exportations de la Saskatchewan vers le Brésil. Mais nous faisons piètre figure quand nous tentons d'y exporter une quantité d'autres produits.

Je n'ai pas indiqué, au début de mon exposé, que le STEP effectue environ 40 à 45 missions internationales par année afin d'emmener ses membres dans ces marchés. Nous nous sommes rendus plusieurs fois en Amérique du Sud. Nous entretenons d'excellentes relations avec le Chili, à cause du secteur minier, et le Pérou. Mais il en va tout autrement en Argentine et au Brésil, et j'aimerais vous expliquer pourquoi.

Dans le secteur manufacturier, le problème vient de ce que nous appelons des tarifs ou des taxes. Un appareil agricole qui se vend 100 000 dollars en Saskatchewan atteindra 170 000 dollars au Brésil. Conformément à sa structure tarifaire, dont j'ai fourni le tableau, le Brésil impose quatre niveaux de taxes sur les produits, ce qui nous pose un problème de taille. Et ce n'est que le début.

Il faut également composer avec l'absence d'un réseau d'agents et de distributeurs dans ce pays. Nous n'avons pas accès à ces intervenants en raison du prix prohibitif des importations et des produits manufacturés, surtout dans le domaine de la fabrication agricole.

La Saskatchewan est un expert international de la fabrication agricole. Je vous ai remis un catalogue où figurent certaines de nos entreprises qui vendent des produits aux quatre coins du monde, comme au Kazakhstan, en Russie, en Ukraine, en Mongolie et dans le Nord de la Chine. Nous y faisons des affaires d'or. À bien des égards, le Brésil nous offre une occasion unique de vendre certains de nos produits d'exportation, grâce auxquels il pourrait renforcer ses capacités de production.

En 1935, le Canada et les États-Unis ont conclu un accord de libre-échange visant une grande partie de l'équipement et la fabrication agricoles. À l'heure actuelle, un fabricant brésilien peut vendre du matériel agricole en Saskatchewan sans payer la moindre taxe : pas de taxe provinciale, pas de TPS, rien. En vertu de l'accord conclu en 1935, il en va de même pour quiconque vend du matériel agricole dans les Prairies. Si j'en parle, c'est qu'une pénurie alimentaire se dessine à l'horizon, et que je crois que la Saskatchewan et même le Canada peuvent contribuer à améliorer la capacité agricole à grande échelle. J'examinerais plus particulièrement la situation du Kazakhstan et d'autres régions du globe pour vous montrer comment le secteur agricole profite du type de technologie que nous vendons.

Je considère que le Canada a maintenant une occasion de faire preuve de fermeté à l'égard du Brésil et de lui faire comprendre qu'il se tire une balle dans le pied en n'autorisant pas l'importation de technologies de pointe pour améliorer ses capacités de production.

Jean-Michel Laurin, vice-président, Affaires mondiales, Manufacturiers et exportateurs du Canada : Je vous remercie de m'avoir invité à comparaître devant vous aujourd'hui au nom de Manufacturiers et exportateurs du Canada dans le cadre de vos consultations sur le développement économique du Brésil et de ses répercussions sur le Canada.

Manufacturiers et exportateurs du Canada est la principale association commerciale et industrielle du pays, où elle représente les intérêts des manufacturiers et des exportateurs. L'association représente directement plus de 10 000 entreprises canadiennes de pointe. Plus de 85 p. 100 de nos membres sont des petites et moyennes entreprises issues de tous les secteurs de l'industrie et des domaines d'exportation. Étant le plus grand réseau d'affaires du Canada, MEC met en œuvre un éventail d'initiatives, comme l'établissement de la Coalition des manufacturiers du Canada, et touche plus de 100 000 entreprises canadiennes qui se consacrent à la fabrication, au commerce international et aux industries des services.

Le domaine manufacturier demeure le premier secteur d'entreprises au Canada et cumule un chiffre d'affaires de 534 milliards de dollars. Les entreprises de fabrication représentent 13 p. 100 de l'activité économique totale du pays. Les manufacturiers emploient encore plus de 1,7 million de Canadiens dans des postes très productifs et bien rémunérés. Ils paient le tiers des impôts des entreprises. Leur contribution est essentielle à la création de richesse à l'origine de la qualité de vie de chaque citoyen canadien.

Le secteur manufacturier ne se limite toutefois pas aux entreprises de fabrication. En fait, les manufacturiers consomment près de la moitié des ressources cultivées et exploitées dans les industries canadiennes de l'agriculture, de la pêche, de la foresterie, de l'extraction minière, du pétrole et du gaz. Ils consomment en outre le tiers de la production des services publics et se prévalent de 30 p. 100 des services de gestion des affaires, de génie et d'expertise technique. En fait, chaque dollar de la valeur créée par les manufacturiers canadiens produit 3,25 $ en activité économique totale.

Les manufacturiers sont également de grands exportateurs, et c'est la raison de notre présence ici aujourd'hui. Plus de la moitié de la production industrielle du Canada est directement exportée. Les deux tiers des exportations canadiennes sont attribuables aux manufacturiers. Par conséquent, les questions entourant la compétitivité du secteur manufacturier du Canada sont intimement liées à notre capacité d'affronter la concurrence et de réussir sur les marchés internationaux.

Il est de plus en plus crucial que les manufacturiers canadiens réussissent sur la scène mondiale. Plus ils investissent dans l'innovation et gagnent en souplesse afin de se spécialiser et de servir des créneaux, plus ils doivent trouver de nouveaux clients et de nouveaux partenaires d'affaires internationaux.

Nous savons également qu'un nombre croissant de nos membres cherchent à tirer parti des nouveaux débouchés qui se font jour dans des marchés émergents à forte croissance. L'Amérique du Sud et le Brésil en particulier constituent de bons exemples de pays très prometteurs pour les entreprises canadiennes, où l'on observe une augmentation des échanges commerciaux et de l'investissement.

De fait, en 2010, l'Amérique du Sud est la région où les exportations du Canada ont le plus augmenté. On y a enregistré une croissance de 29,2 p. 100, comparativement à 11 p. 100 aux États-Unis et de 20 p. 100 dans les marchés de l'Europe de l'Ouest.

Les exportations canadiennes à destination du Brésil ont, de fait, bondi de 67 p. 100 l'an dernier. Elles totalisent maintenant 2,4 milliards de dollars par année et représentent 0,6 p. 100 des exportations du Canada. Même si ce pays ne représente qu'un peu plus de 3 p. 100 de l'économie mondiale, nous croyons que les entreprises canadiennes ont amplement d'occasions d'y prendre de l'expansion.

À l'heure actuelle, les engrais, les produits énergétiques, comme les moteurs à réaction et les turboréacteurs, les produits pharmaceutiques, comme les vaccins, et les produits de papier constituent environ les deux tiers de nos exportations vers le Brésil. Comme je l'ai indiqué, nous avons encore de belles occasions d'accroître notre présence dans ce marché, dans des domaines clés où nos secteurs se complètent bien, comme ceux des pièces d'automobile, de l'exploitation minière, de la foresterie, du matériel agricole et énergétique, des services d'ingénierie et de l'aérospatiale, pour n'en nommer que quelques-uns. Cela dit, les entreprises canadiennes doivent encore composer avec d'importantes restrictions commerciales si elles veulent réussir sur ce marché.

En tête de liste figurent les tarifs à l'importation, qui sont en moyenne de 11,5 p. 100, mais peuvent aller de 0 à 35 p. 100. Mais le droit de douane consolidé moyen — soit le taux le plus élevé autorisé par les règles de l'OMC — est de 31 p. 100. Les entreprises qui exportent vers le Brésil sont toujours très incertaines des taux tarifaires en vigueur, car ces derniers peuvent être augmentés jusqu'au taux consolidé, ce que le Brésil ne s'est pas privé de faire.

En outre, certaines exceptions s'appliquent au Brésil au chapitre du tarif extérieur commun du Mercosur, dont l'échéance arrive à la fin de l'année. Cependant, comme certains produits ont été retirés de la liste, le Brésil pourrait hausser les tarifs pour certains d'entre eux, comme l'acier.

Le Brésil applique un régime fiscal et des procédures douanières très complexes, qui font augmenter le prix des biens qui y sont importés. M. LaBelle a donné un bon exemple à ce sujet.

Je vous donnerai un autre exemple. Nous avons récemment dû aider un membre qui voulait envoyer du matériel du Canada au Brésil pour y transférer une partie de sa production afin de satisfaire la demande locale. Les services douaniers brésiliens ont exigé qu'il obtienne un permis d'importation, jugeant que le matériel en question pouvait être produit au Brésil. Cette entreprise, qui cherchait pourtant à créer des emplois dans ce pays en y transférant une partie de sa production, a eu énormément de difficultés à y faire entrer son matériel, une procédure courante en temps normal.

Nous avons également remarqué que les entreprises canadiennes qui veulent percer sur le marché brésilien doivent dénicher de bons partenaires sur place. Parfois, elles doivent même investir pour faire construire des installations en raison des énormes difficultés qu'elles éprouvent à exporter vers ce marché.

J'attire également votre attention sur le problème de l'obtention de visas pour les entrepreneurs étrangers qui viennent au Canada. Cette question pose des difficultés à nos membres, en ce qui concerne non seulement le Brésil, mais également de nombreux autres marchés émergents où nous essayons d'élargir nos activités.

L'an dernier, MEC et cinq autres associations nationales ont signé un rapport intitulé Facilitating Business Travel to Canada : Making Canada more Competitive, lequel fait état de cette situation et comprend des recommandations précises à l'intention du gouvernement du Canada.

Les déplacements transfrontaliers des entrepreneurs étrangers sont essentiels pour que nos membres puissent nouer des relations en vue de leur expansion commerciale future et améliorer ainsi le rendement du Canada en matière de commerce international. Les visiteurs commerciaux souhaitent effectuer de brefs séjours au Canada pour conclure des ventes, découvrir les biens et services canadiens, recevoir de la formation en gestion ou divers aspects relatifs à la vente de machinerie et de matériel, ou participer à des réunions stratégiques portant sur des renseignements essentiels sur les positions commerciales à l'étranger. Ce sont là toutes des facettes essentielles de la gestion d'entreprise. Nous devons donc mieux harmoniser nos objectifs de diversification des activités commerciales, qui ciblent des pays en fortes croissance comme le Brésil, mais également nos politiques en matière de visas pour pouvoir faire des affaires librement avec les visiteurs étrangers qui ont besoin de ces documents pour venir au Canada. Pour pouvoir avoir des relations d'affaires avec les économies émergentes, il nous faut résoudre les problèmes systémiques auxquels se heurtent leurs ressortissants, comme nous le soulignons dans notre rapport. Je peux en remettre un exemplaire à la greffière après mon exposé.

Notre plus gros problème à cet égard, c'est que le système canadien de traitement des visas est devenu plus lent et plus lourd que celui de nos principaux concurrents commerciaux. C'est ainsi que des occasions échappent aux entreprises canadiennes dans certains de ces marchés à forte croissance.

Je n'analyserai pas en détail les divers types de problèmes, puisque le rapport fait le tour de la question et comprend des recommandations que je vous incite à lire. Nous y recommandons notamment au gouvernement d'instaurer un processus accéléré pour délivrer des visas aux voyageurs d'affaires invités au Canada par des entreprises canadiennes dignes de confiances et à faible risque.

Pour ce faire, on pourrait élargir le Business Express Program aux demandeurs de visas de tous pays, dans la mesure où ils sont invités au Canada par une entreprise canadienne admissible. Nous élaborerions également un nouveau programme inspiré de l'initiative EXPRES, qui s'applique à la frontière terrestre entre le Canada et les États-Unis. Relevant de l'Agence des services frontaliers du Canada de ce côté-ci de la frontière, ce programme facilite grandement les échanges commerciaux transfrontaliers. Nous aimerions que le comité nous appuie dans cette démarche et serons heureux de lui fournir des renseignements supplémentaires pour l'y aider.

Ce ne sont là que quelques-unes des difficultés que nos membres éprouvent sur le marché brésilien. Il existe d'autres problèmes de nature interne, lorsqu'il s'agit d'obtenir les ressources adéquates, de dénicher des occasions d'affaires, de trouver des partenaires étrangers fiables et de gérer les taux de change, par exemple. Nous aidons nos membres à surmonter ces difficultés pour qu'ils puissent élargir leurs activités sur les marchés internationaux.

C'est ici que je m'arrêterai, mais je serai ravi de répondre à vos questions.

Le sénateur Finley : Je vous remercie beaucoup d'avoir brossé un tableau aussi complet de la situation. Monsieur Laurin, votre association représente-t-elle tant les grandes entreprises comme Bombardier que les microentreprises, ou ne s'occupe-t-elle que des petites entreprises?

M. Laurin : Notre association est largement composée de petits et moyens manufacturiers; 85 p. 100 de nos membres sont de petites et moyennes entreprises. Nous comptons cependant quelques grandes entreprises et multinationales dans nos rangs.

Nous ne dévoilons pas la liste de nos membres, mais sans doute pouvez-vous deviner de quelles grandes entreprises il s'agit. Ce sont habituellement des noms bien connus au Canada. Toutefois, bon nombre de petites entreprises canadiennes dont on a peu entendu parler ont fort bien réussi grâce à des solutions uniques qu'elles peuvent vendre sur les marchés internationaux. Il y en a également beaucoup en Saskatchewan, que M. LaBelle et moi avons le plaisir de servir.

Le sénateur Finley : M. LaBelle, vous avez affirmé qu'il n'existe pas d'organisme semblable au vôtre au Canada.

Monsieur Laurin, travaillez-vous également avec le milieu des affaires d'autres provinces ou ne représentez-vous que les entreprises de la Saskatchewan?

M. Laurin : Non, MEC sert des membres de toutes les régions du pays. Nous disposons de bureaux dans toutes les provinces. Nous collaborons avec les gouvernements provinciaux dans divers dossiers, y compris le commerce. Nous travaillons avec les gouvernements provinciaux et fédéral pour favoriser la diversification des activités de nos entreprises sur la scène internationale.

Le sénateur Finley : Je n'ai jamais rencontré votre organisation. Comment fonctionnelle-t-elle? A-t-elle un groupe de soutien qui traite avec les exportateurs ou ceux qui souhaiteraient exporter? Avez-vous établi un réseau au Brésil?

M. Laurin : Sachez tout d'abord que MEC offre cinq services à ses membres. Nous défendons leurs intérêts, comme je le fais aujourd'hui. Nous leur offrons également des occasions de réseautage pour les aider à rencontrer d'autres fabricants dans la région. Nous favorisons également l'échange de pratiques exemplaires, notamment en aidant les entreprises à faire connaître ce qu'elles font sur les marchés internationaux. Certaines d'entre elles ont été capables de prendre de l'expansion dans des marchés précis et de mettre en œuvre de judicieuses stratégies. Nous essayons de les encourager à dire à tous ce qu'elles ont réussi à accomplir pour que les autres entreprises qui ne leur font pas concurrence puissent tirer parti de leur expérience.

Nous leurs communiquons également des renseignements commerciaux, comme des analyses de marchés, pour qu'elles disposent de meilleures informations stratégiques avant de s'aventurer dans certains marchés.

Au Brésil, plus particulièrement, nous mettons nos membres en contact avec des ressources locales qui pourront les aider. S'ils éprouvent des problèmes particuliers, nous les adressons, par exemple, au Service des délégués commerciaux du Brésil. S'ils ont des problèmes douaniers, nous les dirigeons habituellement vers un courtier en douane avec qui nous avons établi un partenariat. S'ils ont besoin de conseils stratégiques, nous leur fournissons ce service nous-mêmes ou en partenariat avec des organismes canadiens, dont STEP.

Nous avons conclu des protocoles d'entente avec des sociétés étrangères affiliées et des organisations sœurs étrangères. Nous avons amorcé plusieurs initiatives avec des Chambres de commerce régionales brésiliennes. Nous avons conclu des ententes avec des associations patronales semblables dans ce marché, autrement dit, des associations financées par leurs membres, axées sur leurs membres et très près des entreprises.

Le sénateur Finley : Vous dites qu'il est difficile de trouver des partenaires brésiliens adéquats. Par « partenaires », vous entendez « agents »?

M. Laurin : Ça pourrait l'être. Chaque situation est différente, et c'est ainsi partout, pas seulement au Brésil. C'est le cas dans presque tous les marchés que les entreprises canadiennes tentent de percer.

Un des principaux obstacles, notamment lorsqu'il est question de marchés plus éloignés sur le plan géographique, c'est de trouver un partenaire local fiable. Il faut investir beaucoup de temps et de ressources pour en trouver un. Un partenaire qui n'est pas fiable peut retarder longtemps votre accès à un marché, car vous devez respecter votre engagement. Nos membres tentent de surmonter cet obstacle important.

C'est pire lorsque les marchés sont très éloignés sur le plan géographique, lorsqu'il y a des barrières linguistiques importantes et lorsque le décalage horaire est considérable. Cependant, un nombre incalculable de nos membres ont réussi à percer d'autres marchés, parce qu'ils se sont trouvé le bon partenaire local pour leur situation. Et tout le monde y gagne, car les deux parties peuvent prospérer ensemble.

Le sénateur Finley : Certaines régions de l'Amérique du Sud ont un problème de corruption. Est-ce le cas du Brésil?

M. Laurin : Nous n'avons pas eu vent d'un tel problème. Il y a peut-être de la corruption, mais nous n'avons pas entendu parler de cas particuliers. C'est peut-être simplement que nos membres ne nous les signalent pas.

Vous devez toujours être conscients de ce problème lorsque vous faites des affaires, et il y a certaines restrictions rigoureuses auxquelles les entreprises devraient se soumettre. Bien sûr, nous conseillons à nos membres de respecter la loi.

Nous sommes conscients des conséquences de traiter avec des entreprises corrompues, notamment pour des sociétés qui brassent des affaires aux États-Unis. Les lois américaines sont claires sur ce que les entreprises peuvent faire. Celles qui ne respectent pas la loi sont sévèrement sanctionnées.

Le sénateur Finley : Monsieur LaBelle, vos ventes à l'exportation ont considérablement augmenté en 2008, mais la situation semble s'être corrigée d'elle-même en 2009. Nous avez-vous expliqué pourquoi?

M. LaBelle : C'est en raison de la baisse du prix du pétrole, qui est passé de 140 $ le baril à 40 $ le baril, et du prix de la potasse, qui est passé de 1 000 $ la tonne à zéro dollar la tonne.

Le sénateur Finley : Vous avez enregistré une croissance passablement graduelle.

M. LaBelle : Je vais vous donner un exemple. En 2008, nos exportations de produits manufacturiers ont augmenté d'environ 25 p. 100, ce qui n'est pas normal. La croissance économique au Canada n'a pas connu la même augmentation, principalement parce qu'elle a suivi celle du secteur agricole qui lui est resté fort tout au long de cette période. En 2011, nous prévoyons égaler nos chiffres de 2008.

Le sénateur Finley : Êtes-vous allé au Brésil dans le cadre d'une campagne de marketing?

M. LaBelle : Mon équipe, oui, à de nombreuses occasions. Mais pas moi.

[Français]

Le sénateur Fortin-Duplessis : Monsieur Laurin, monsieur LaBelle, soyez les bienvenus. Je suis certaine que mes collègues sont très heureux que vous comparaissiez devant notre comité aujourd'hui.

Comme vous avez pu le remarquer, l'année 2011 s'annonce un peu moins pénible du point de vue économique. Au Canada, la croissance doit être au rendez-vous. Bien que la crise économique semble être derrière nous, la bataille n'est pas tout à fait gagnée. Les premiers mois de 2010 ont été particulièrement difficiles, mais la fin de l'année a connu un répit. Les emplois perdus furent récupérés et les profits des entreprises sont de retour au niveau qu'ils étaient avant la crise économique. Les taux d'intérêt sont bas et le marché de l'immobilier va bien.

Pour maintenir leur place enviable et continuer de prospérer, les entreprises canadiennes doivent demeurer compétitives. Celles qui se tirent bien d'affaire sont celles qui réussissent à se démarquer en répondant adéquatement aux besoins de leur clientèle.

Monsieur Laurin, vous avez indiqué que les exportations vers le Brésil se chiffrent à 2,4 milliards de dollars, ce qui est tout de même un montant important. Pour faire des affaires au Brésil, il faut de bons partenaires locaux. Actuellement, combien de manufacturiers et exportateurs canadiens font des affaires avec le Brésil ou exportent au Brésil?

M. Laurin : C'est une très bonne question. Malheureusement, je n'ai pas de réponse. Je pourrais tenter de trouver ces données, mais il est probable qu'elles soient quelque peu décalées par rapport à la valeur des ventes manufacturières au Brésil. Statistique Canada mène certaines enquêtes à ce niveau. Certains exportateurs diraient que, vers le Brésil, on estime le nombre à quelques centaines. Toutefois, ce montant est approximatif.

Lorsque vous consultez les données, vous remarquez qu'il y a quatre ou cinq catégories de produits qui représentent la grande majorité de nos exportations vers le Brésil.

Dans chacune de ces catégories, il y a quelques grandes entreprises qui occupent une place importante dans le marché. Par exemple, si on examine l'équipement fabriqué au Canada tel les produits énergétiques, les produits du papier et de la foresterie, on voit qu'il y a quelques entreprises qui occupent une grande part des exportations vers ces pays.

Par contre, beaucoup de petites et moyennes entreprises ont des stratégies d'innovation bien positionnées qui visent à fournir des solutions beaucoup plus complètes à leurs clients et qui impliquent la livraison d'un produit. Je sais que plusieurs de nos membres exportent vers le Brésil et ils ne représentent pas nécessairement des entreprises connues.

Les petites entreprises ne se hissent pas nécessairement au sommet des statistiques, mais il y a tout de même un nombre grandissant d'entreprises qui vendent directement dans des marchés comme le Brésil. Je dirais aussi qu'il y a beaucoup d'opportunités de croissance pour les entreprises qui pourraient aller au Brésil parce que nos solutions seraient normalement en demande dans ce marché, mais il y a quand même beaucoup de barrières commerciales.

Lorsqu'on demande à nos membres de faire affaire au Brésil dans les domaines que j'ai mentionnés et dans lesquels on voit du potentiel, il y a de l'intérêt. Par contre, les barrières sont assez importantes. Certaines entreprises investissent au Brésil parce que le marché interne est assez important pour que cela vaille la peine pour elles d'investir, mais pour beaucoup de PME qui n'ont pas les moyens d'investir à l'étranger, on préfère qu'elles le fassent ici, au Canada, qu'elles investissent dans leurs opérations.

Je dirais les barrières commerciales empêchent les entreprises de petite taille de pénétrer ce marché et c'est le genre de problème qu'un accord de libre-échange ou de négociation commerciale pourraient éventuellement éliminer.

Le sénateur Fortin-Duplessis : Êtes-vous en mesure de nous dire de quelles provinces proviennent les manufacturiers ou les entreprises qui veulent exporter au Brésil?

M. Laurin : Ce sont des données qui sont disponibles mais que je n'ai pas avec moi. Je pourrai vous faire parvenir les données provinciales. Mon collègue est peut-être au courant de la position de la Saskatchewan.

Juste en examinant la liste des principaux produits que l'on exporte au Brésil, j'ai tendance à croire qu'il y a une bonne diversification entre les provinces. Les matières premières viennent tant de l'ouest, du centre que de l'est du pays.

Si on prend par exemple le domaine pharmaceutique, les exportations viennent principalement du Québec et de l'Ontario. Mais je crois qu'il y a une bonne diversification interprovinciale de nos échanges avec le Brésil.

Le sénateur Fortin-Duplessis : D'après vous, le Canada devrait-il chercher à conclure un accord de libre-échange avec le Brésil?

M. Laurin : Nous n'avons pas étudié directement la question avec nos membres. L'important est de trouver une façon de diminuer les entraves au commerce, en particulier aux exportations canadiennes vers le Brésil. Notre association soutient toute entente qui viendrait améliorer l'accès aux marchés brésiliens pour les entreprises canadiennes.

On sait que dernièrement le gouvernement a déployé des efforts assez importants pour libéraliser notre commerce avec certains pays d'Amérique du Sud. Cela dit, il faut un accord de libre-échange qui inclut d'autres parties, mais il faut d'abord savoir à quels marchés canadiens les Brésiliens veulent avoir accès.

Est-ce que c'est dans l'intérêt du Canada d'ouvrir les marchés? Je sais que les entreprises brésiliennes ont beaucoup moins de difficulté à avoir accès aux marchés canadiens que le contraire, c'est-à-dire que c'est plus compliqué pour une entreprise canadienne de vendre au Brésil.

Sur les plans fiscal et douanier il y a certainement des barrières au commerce qu'on aimerait bien voir éliminées, mais pour ce qui est de dire qu'on est en faveur avec l'idée que le Canada entame des négociations de libre-échange avec le Brésil demain matin, je pense qu'il y a beaucoup de travail à faire pour se rendre là.

Le sénateur Fortin Duplessis : Sûrement, oui.

M. Laurin : Par contre, nous sommes certainement intéressés par ce marché qui est en forte croissance et pour lequel on portera beaucoup d'attention avec la Coupe du monde et les Jeux olympiques qui auront lieu là-bas. Nous sommes prêts à travailler avec le gouvernement pour trouver une façon d'éliminer certaines barrières commerciales auxquelles font face nos membres qui sont là-bas.

[Traduction]

Le sénateur Downe : Je m'intéresse au Saskatchewan Trade and Export Partnership que vous qualifiez d'unique au pays. Vous parlez d'un partenariat public-privé. Si l'information n'est pas confidentielle, pourriez-vous nous dire quel pourcentage de votre budget vient de la province?

M. LaBelle : STEP International est actif partout dans le monde. Par exemple, nous avons été présents en Ukraine, comme vous le savez, madame la présidente, pendant sept ans avec 60 employés répartis dans 16 bureaux. D'une année à l'autre, le ratio varie entre 60/40 et 70/30, les 60 et 70 p. 100 représentant la contribution du gouvernement.

Le sénateur Downe : Je remarque que la grande majorité des membres du conseil d'administration viennent du secteur. Seulement trois des 15 membres viennent du gouvernement.

M. LaBelle : C'est exact.

Le sénateur Downe : Est-ce que les cadres supérieurs et vous avez été embauchés par l'association ou le gouvernement?

M. LaBelle : Nous n'utilisons pas le terme « association », mais oui, nous avons été embauchés par le conseil d'administration.

Le sénateur Downe : Avec quel organisme fédéral semblable au vôtre faites-vous affaire?

M. LaBelle : Nous travaillons avec le MAECI. Nous représentons la Saskatchewan sur les questions interprovinciales, nationales et internationales.

Le sénateur Downe : Vous faites affaire avec des bureaucrates et non avec des associations similaires à la vôtre.

M. LaBelle : Sauf votre respect, nous sommes uniques au Canada, une sorte d'anomalie. MEC connaît bien notre travail et sait à quel point nous sommes proactifs. Le secteur dicte nos actions. Par exemple, nous fixons 26 résultats différents à atteindre tous les mois. C'est ainsi que nous mesurons notre niveau de réussite. C'est simple : nous nous demandons : « Qu'a vendu la Saskatchewan aujourd'hui? », et la réponse dicte la suite des choses. Cette façon de procéder nous a très bien réussi.

Le sénateur Downe : La Saskatchewan a amorcé de nombreuses initiatives dans l'histoire du Canada. Celle-ci pourrait être un autre exemple à suivre.

Ma dernière question porte sur les difficultés à brasser des affaires au Brésil. Le Groupe de la Banque mondiale a classé le Brésil au 129e rang, derrière la Mongolie et le Kazakhstan, en ce qui a trait à la facilité d'y faire des affaires.

Quels sont les principaux problèmes que vous éprouvez au Brésil et qu'est-ce que le gouvernement canadien peut faire pour faciliter le commerce entre les deux pays?

M. LaBelle : Soit dit en passant, nous avons de très bonnes relations avec le Kazakhstan et la Mongolie. Nous avons accompli de belles choses dans ces deux pays. Avec le Brésil, c'est différent.

Certains tarifs sont imposés par le fédéral, et plusieurs sont imposés par des États. De nombreuses personnes ne comprennent pas que les tarifs s'accumulent. Vous pouvez avoir un tarif de 5 cents à payer — en passant, le tarif s'applique sur le coût d'importation du produit, plus les frais d'assurance, de transport et d'entreposage. Ensuite, on ajoute la taxe, puis une nouvelle taxe sur le montant brut. Donc, vous devez payer des taxes sur des taxes. Dans bien des cas, les entreprises brésiliennes peuvent récupérer ces frais dans le cadre d'un crédit d'impôt à l'investissement, mais en Saskatchewan, les entreprises n'ont pas cette option. C'est un sérieux problème.

Un des problèmes dont nous avons parlé, c'est la culture. Nous avons parlé de la capacité d'avoir accès à des distributeurs et des agents au Brésil. Ce n'est presque pas possible. Par conséquent, je dirais que cette culture n'existe pas, parce que ce n'est pas payant.

La Saskatchewan dépend du commerce plus que tout autre territoire en Amérique du Nord. Nous sommes des libre- échangistes. Nous pouvons concurrencer. Nous comprenons notre produit et son rendement.

Ironiquement, le Canada importe peu de produits agricoles du Brésil, parce que, dans bien des cas, leurs produits sont une ou deux générations derrière les nôtres. Nous avons beaucoup à offrir au Brésil. Toutefois, en raison de leur structure tarifaire, nous ne pouvons pas percer leur marché.

Le sénateur Downe : Je vois les cinq secteurs prioritaires que vous avez définis. Vos échanges commerciaux avec le Brésil ont augmenté, mais pas autant que les autres.

M. LaBelle : Les chiffres avancés par M. Laurin sont exacts. Certains marchés brésiliens ont pris de l'expansion, principalement ceux de la potasse et de l'énergie, deux marchés qui varient. Nos ventes quotidiennes n'ont pas vraiment bougé au cours des cinq ou six dernières années.

Le sénateur Downe : Essentiellement, dans un monde aux ressources limitées, vous vous concentrerez sur les pays qui vous offrent le meilleur rendement et pour vous, le Brésil est bien loin sur cette liste, n'est-ce pas?

M. LaBelle : J'aime bien le groupe des pays du RIC, la Russie, l'Inde et la Chine, mais pas nécessairement de celui du BRIC, le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine. À notre avis, les trois autres pays connaissent une croissance exponentielle, et c'est là que nous concentrerons nos efforts.

Le sénateur Di Nino : Monsieur LaBelle, j'ai pu voir des exemples de vos pratiques de commercialisation dynamiques dans deux pays, soit au Kazakhstan et en Inde, et particulièrement à Gujerat où, comme vous le savez, beaucoup craignent d'aller. Je crois comprendre que la Saskatchewan s'est très bien tirée d'affaire; toutes mes félicitations. Je suppose que vous jouissez d'une réputation très enviable, du moins dans les deux pays où j'ai participé à des discussions avec des représentants du gouvernement.

Je vais vous parler de difficultés non liées aux tarifs que vous pourriez rencontrer dans vos échanges commerciaux avec le Brésil. Avez-vous déjà eu des problèmes concernant des organismes génétiquement modifiés, les OGM, ou liés à la sécurité alimentaire, et cetera? Dans quels autres domaines devons-nous nous améliorer quand on traite avec un pays comme le Brésil?

M. LaBelle : La question des OGM me tient à coeur. Le Brésil est une exception, parce qu'il a des OGM dans le maïs, le soya et la canne à sucre. Nous croyons savoir qu'on y envisage de faire de même pour le coton.

Nous venons de perdre un important chiffre d'affaires avec le Brésil parce que du lin génétiquement modifié s'est retrouvé en Europe, et on nous a claqué la porte au nez. Nous avons été surpris parce que, comme nous, le Brésil connaît la nature des OGM. Comprendre comment nous sortir de cette situation est plutôt inhabituel.

Le sénateur Di Nino : Avons-nous un avantage dans des domaines comme l'agriculture verte, la sécurité ou la production de produits alimentaires sécuritaires, et cetera?

M. LaBelle : Premièrement, selon le Conseil des grains du Canada et notre système de classement, les produits que nous exportons sont de la plus haute qualité qui soit. Voilà une chose qui est très importante pour nous quand nous distribuons nos produits partout dans le monde. Nous sommes fiers de notre système de classement et de la qualité de nos produits. Je pourrais vous raconter bien des anecdotes sur les produits par rapport au Kazakhstan.

De notre point de vue, l'agriculture brésilienne est très centrée sur la canne à sucre et le soya. Les débouchés sont aussi nombreux pour beaucoup des produits que nous produisons, comme les céréales et les légumineuses.

À Saskatoon, nous avons un organisme qu'on appelle le Crop Development Centre. Vous avez tous entendu parler des légumineuses, mais vous ne savez peut-être pas qu'au cours des 10 dernières années, cet organisme a mis en marché 69 nouvelles variétés de légumineuses, qui répondent toutes aux besoins précis de marchés particuliers. Par exemple, l'un de ces produits est une très petite lentille rouge; nous disons « lentille », mais il en existe de nombreuses variétés. La petite lentille rouge est destinée au marché bangladais, tandis que la lentille verte de grande taille est réservée au marché indien. C'est nous qui les avons créées. Tout comme RIM crée un nouveau BlackBerry, nous avons créé un nouveau produit — à grande valeur en produits alimentaires et à haute valeur nutritive — pour un marché précis.

Pour revenir aux Brésiliens, nous croyons que nous avons beaucoup à leur offrir sur le plan de la science agronomique de pointe, et qui, croyons nous, serait très utile.

Le sénateur Di Nino : Monsieur Laurin, vous avez parlé des problèmes liés à la délivrance des visas pour les gens d'affaires brésiliens qui viennent au Canada. Pourriez-vous, dans un premier temps, nous donner des précisions à ce sujet et, dans un deuxième temps, nous dire s'il y a aussi des problèmes dans l'autre sens?

M. Laurin : Nos membres ne nous ont pas parlé de difficultés liées aux demandes de visas pour aller au Brésil. Un de nos problèmes, c'est qu'il est difficile de prédire de quel côté penchera la décision. Obtenir une explication sur le rejet de la demande de visa d'un partenaire commercial étranger est difficile.

Je ne sais pas si vous avez déjà vu les lettres qu'on nous envoie, mais elles ne sont pas très détaillées. Dans beaucoup de cas, des membres nous ont dit que leurs partenaires commerciaux ont été offusqués et ont dit ne plus vouloir traiter avec le Canada.

Nous avons vu des membres qui ont besoin de visas pour faire venir des clients au Canada pour une formation et qui nous disent maintenant qu'ils offrent cette formation aux États-Unis parce que le système y est plus souple.

Pour être justes, nous avons eu l'occasion de rencontrer le ministre Kenney à ce sujet. Il a écouté et je pense qu'il comprend le problème. Le ministère est disposé à étudier les mesures à prendre pour améliorer le système, mais nous voulons nous assurer que vous savez que c'est une question très importante.

On nous a informés qu'entre notre politique de visas et notre politique commerciale, il y a une disparité qui nous complique la tâche lorsque nous voulons avoir des échanges commerciaux avec des pays dont les ressortissants doivent obtenir un visa. Nous ne disons pas que les gens n'ont pas besoin de visas pour venir au Canada. C'est davantage une remise en question du processus de délivrance des visas aux gens d'affaires de l'étranger. Au Canada, il n'y a pas de visas d'affaires. Il n'y a que la catégorie de visiteur ordinaire; certains pays ont des visas d'affaires. C'est une chose qui devrait être envisagée.

Pour l'Inde et le Mexique, il y a le Business Express Program, qui fonctionne remarquablement bien. Nous proposons la création d'un système similaire pour les entreprises canadiennes qui doivent accueillir des gens de partout dans le monde. Ce sont des entreprises bien connues au Canada. Elles sont prêtes à verser une caution, si nécessaire, ou à faire ce qu'il faut, mais elles veulent être reconnues comme des sociétés à faible risque. Si nous permettons à ces entreprises d'obtenir une qualification préalable et de fournir des garanties, cela permettra à Citoyenneté et Immigration Canada de consacrer une plus grande part de ses ressources aux voyageurs à haut risque auxquels nous devrions davantage porter attention.

Le sénateur Di Nino : C'est une réponse utile; je suis certain qu'elle se retrouvera dans notre rapport.

Dilma Rousseff, la présidente, est au pouvoir depuis un certain temps; avez-vous constaté des changements, ou est- ce la routine habituelle?

M. Laurin : Je n'ai pas d'exemple précis, mais si j'entends parler de quelque chose avant que vous ne publiiez votre rapport, j'en informerai le comité.

Le sénateur Di Nino : Selon l'expérience de vos membres, comment la marque Canada est-elle perçue au Brésil?

M. Laurin : C'est une bonne question. C'est avec plaisir que je consulterai nos membres qui sont actifs au Brésil pour connaître leur avis. Je n'ai rien de précis à signaler. Cependant, c'est un sujet qui revient souvent dans les discussions que nous avons avec nos membres concernant le commerce international en général.

Les fabricants et les exportateurs veulent que le Canada en fasse plus pour notre image de marque sur la scène internationale. Nous voulons dépeindre le Canada comme un pays novateur qui développe de nouvelles technologies. Nous tentons de nous assurer qu'à l'étranger, le Canada jouit de l'image de marque qui convient. Je sais que les fabricants s'attendent à ce que le gouvernement en fasse plus pour développer l'image de marque du Canada sur le marché international.

Pour ce qui est de la perception que les gens d'affaires brésiliens ont du Canada, je n'ai pas entendu de témoignages me permettant de vous dire ce qu'ils pensent de nous. Vous pourriez obtenir une réponse différente, selon la personne à qui vous vous adressez, mais je n'ai rien entendu à ce sujet.

M. LaBelle : Je serais d'avis que leur opinion n'est certainement pas mauvaise, mais qu'au mieux, elle est neutre. Je ne crois pas qu'il y ait des avis élogieux à l'endroit du Canada, mais je ne suis pas au courant de commentaires négatifs.

[Français]

Le sénateur Robichaud : Monsieur Laurin, votre organisme compte plusieurs membres. La majorité de vos membres voient-ils le Brésil comme une bonne occasion d'affaires? Certains voient-ils le Brésil comme une compétition?

M. Laurin : La réponse courte est la suivante : certains de nos membres voient le Brésil comme une occasion d'affaires. Est-ce la majorité de nos membres qui sont de cet avis? Non. Nous procédons à des enquêtes auprès de nos membres. On en compte environ 3 000 au Canada. Grâce à diverses initiatives on rejoint un nombre beaucoup plus important de manufacturiers.

Les enquêtes plus poussées que nous menons auprès de nos membres ou de notre réseau révèlent que les marchés prioritaires demeurent le Canada et les États-Unis. La majorité des entreprises sont intéressées par d'autres marchés, mais le Brésil n'en attire qu'une minorité. Toutefois, le nombre augmente d'une année à l'autre. À chaque année, nos enquêtes révèlent qu'une proportion de plus en plus grande de membres se tourne vers l'Amérique du Sud et plus particulièrement le Brésil. Les données sur le commerce le démontrent, le Brésil est un des marchés où les exportations canadiennes sont en plus forte croissance.

Est-ce que certains de nos membres voient le Brésil d'avantage comme une menace qu'une opportunité? Il ne fait aucun doute que c'est le cas pour certains produits. Le Brésil a une industrie manufacturière tout de même assez développée. Leur expertise dans plusieurs secteurs d'activités entre en concurrence avec le Canada.

Je n'ai pas les données avec moi sur les importations canadiennes à partir du Brésil. Toutefois, dans certains domaines, dont l'aérospatiale, le Brésil a de bonnes capacités. Dans d'autres domaines, ils ont vraiment développé leur industrie. On peut penser à l'industrie de l'automobile et aux fournisseurs dans ce secteur.

Dans certains domaines, les manufacturiers du Brésil et du Canada ont une complémentarité. Le Brésil s'est développé énormément, au cours des dernières décennies, dans le secteur forestier. Dans d'autres secteurs, il se peut que nous entrions en concurrence. Si nos produits ne se livrent pas directement concurrence sur le marché, il arrive que nous nous livrions concurrence pour ce qui est d'attirer les investissements. On peut penser au secteur de l'automobile ou aux produits forestiers. Dans ces secteurs, les entreprises ont le choix d'investir un peu partout dans le monde. Le Canada doit donc s'assurer qu'il constitue une destination attrayante pour les investisseurs tant au niveau du savoir- faire qu'au niveau des incitatifs offerts aux entreprises qui viennent s'établir chez nous.

Le sénateur Robichaud : Monsieur LaBelle, voyez-vous le Brésil comme un compétiteur? Les produits exportés sont reliés surtout aux secteurs de l'énergie, des denrées alimentaires et de la potasse. Le Brésil pourrait-il devenir un sérieux compétiteur?

[Traduction]

M. LaBelle : Non. Le Brésil, à l'instar du Canada, est un géant de l'agriculture. La nature du problème, c'est que le monde manque cruellement de nourriture. À mon avis, notre compétitivité ne pose pas problème. D'autres parties du monde, comme l'Australie ou le Bangladesh, ont connu un climat si turbulent que je ne les considère pas comme des concurrents. Honnêtement, je pense que nous pouvons leur être complémentaires.

Le sénateur Robichaud : Certains témoins se sont dits préoccupés par le fait que le coût de la main-d'oeuvre est passablement moins élevé.

M. LaBelle : C'est intéressant que vous disiez cela. Nous essayons d'élaborer des stratégies locales; un exemple que nous suivons de près et qui nous impressionne est l'Allemagne. Elle ne vend pas de produits bas de gamme, mais haut de gamme, et elle obtient d'assez bons résultats.

La Saskatchewan se concentre sur les produits haut de gamme qui seront concurrentiels sur la scène internationale et qui sont profitables. Ce que nous voulons, ce n'est pas de vendre le produit le moins cher, mais le produit de la plus haute qualité.

Le sénateur De Bané : Monsieur LaBelle, quelle est la valeur approximative des exportations alimentaires canadiennes?

M. LaBelle : Je ne le sais pas.

Le sénateur De Bané : Qu'en est-il de la Saskatchewan?

M. LaBelle : Je le sais. Quand on parle d'aliments, on parle de n'importe quoi qui vient de la terre ou dont le cœur bat. Nos exportations s'élèvent entre 7 et 9 milliards de dollars par année.

Le sénateur De Bané : Dans 20 ans, ce chiffre sera de combien?

M. LaBelle : J'ai 30 ans d'expérience dans l'industrie de l'agriculture; donc, je la connais bien. Je sais à quel niveau était la production en 1965 et à quel niveau elle est aujourd'hui.

On peut facilement supposer que la capacité de la Saskatchewan devrait doubler dans les 10 prochaines années, et il y a beaucoup de raisons à cela. L'une est la hausse des prix, mais un des facteurs importants sera que certaines des nouvelles variétés offriront un meilleur rendement. Je n'ai pas peur de l'affirmer.

Le sénateur De Bané : Il y a de fortes chances que la Saskatchewan puisse doubler ses exportations dans les 10 prochaines années?

M. LaBelle : Parlez-vous des aliments ou des exportations globales? La réponse à ces deux questions est oui. Quant à savoir si nous pouvons atteindre le chiffre de 60 milliards de dollars en exportations dans 10 ans est une autre question qui concerne un autre comité sénatorial. C'est une question de logistique.

Vous avez entendu parler de la croissance de la potasse en Saskatchewan. Nous allons tripler notre capacité d'ici cinq ans. Nous craignons que notre réseau ferroviaire ne suffise pas à la tâche. C'est cela qui nous arrêtera; pas les clients, les prix ou le volume. Le problème, ce sera la logistique pour faire parvenir notre produit jusqu'au port.

Le sénateur De Bané : Quels moyens de transport sont nécessaires?

M. LaBelle : Environ le tiers de nos exportations est expédié hors de la province par pipeline. Les deux autres tiers, par rail ou par camion; la majeure partie est transportée par rail, notamment tout produit destiné au marché international. Par exemple, en raison de leur poids, les lentilles sont transportées dans des conteneurs de 20 pieds. Il est presque impossible de faire venir des conteneurs de cette taille en Saskatchewan. La potasse est un produit en vrac dont le chargement se fait à un bout, qui est déchargé à l'autre et qui est simple à expédier. Cependant, il y a 27 variétés et catégories de lentilles. Réussir à faire entrer un conteneur dans le port de Chittagong, au Bangladesh, est difficile. En faire entrer 40 000 l'est encore plus.

Le sénateur De Bané : Il y a de nombreuses années, j'ai entendu un commentaire d'un ministre de l'Industrie canadien. Il a dit que le fait que notre voisin ait le marché le plus riche du monde est une bénédiction. Il a dit que lorsqu'il y a une récession aux États-Unis, le gouvernement fédéral envoie les entreprises canadiennes dans des marchés éloignés, où elles remplissent leurs carnets de commandes. Ensuite, sept ou huit mois après leur retour au Canada, le marché américain reprend de la vigueur, et les entreprises canadiennes regrettent d'être parties parce qu'il est beaucoup plus facile de travailler avec quelqu'un qui a les mêmes lois et pratiques commerciales, et elles oublient les marchés éloignés.

Vos chiffres indiquent que la majorité de nos exportations vont dans un seul pays, le plus riche.

M. LaBelle : Il faut faire attention : des 10 provinces, la Colombie-Britannique est celle qui dépend le moins du marché américain, avec environ 55 p. 100. La Saskatchewan est à peu près à 60 p. 100 et toutes les autres sont à 70 p. 100 ou plus. Nous avons clairement indiqué que nous aimons le marché américain. Par nature, le commerce fluctue. La réalité, c'est que nous considérons la croissance liée au marché américain comme une croissance marginale. À notre avis, nos véritables occasions d'affaires se trouvent sur les marchés internationaux.

Par exemple, il y a 20 ans, le Canada ne vendait rien au Kazakhstan. Aujourd'hui, la Saskatchewan y a un chiffre d'affaires plutôt intéressant. L'an dernier, ce pays a connu la sécheresse, mais nous réalisons des choses prometteuses avec le Kazakhstan. Nous sommes concentrés sur les marchés internationaux. L'Inde est un exemple parfait de ce que nous faisons. Qu'une petite province comme la Saskatchewan réalise 47 p. 100 du chiffre d'affaires du Canada en Inde est assez remarquable.

Vous avez raison quand vous dites que nous parlons des États-Unis comme d'un fruit mûr prêt à cueillir. Il y avait une culture et une langue communes et le droit commun, mais pour nous, la réalité, c'est que notre avenir n'est pas là. Notre avenir, c'est de monter dans un train qui s'appelle les marchés émergents, où l'on trouve un groupe de gens de classe moyenne en croissance désireuse d'acheter des produits, des services et des aliments de meilleure qualité et plus productifs. La Saskatchewan a ce que le monde veut.

Le sénateur De Bané : Je suis un sénateur du Québec. J'admire le travail des fermiers travaillants de la Saskatchewan.

M. LaBelle : Merci.

Le sénateur D. Smith : Ma question ne vise qu'à satisfaire ma curiosité; elle n'est pas essentielle au portrait d'ensemble. Avoir de bons aliments, c'est important, mais il faut les faire descendre. Il me vient à l'idée qu'au fil des ans, j'ai savouré de bons vins du Chili, du vin plutôt bon d'Argentine et même, une fois ou deux, de l'Uruguay, mais de mémoire, je ne me souviens pas d'avoir bu du vin du Brésil. Son industrie vinicole est-elle forte? Atteint-elle un niveau suffisant pour en permettre l'exportation? À un moment ou à un autre, nous devrons faire une dégustation.

M. Laurin : Je ne sais pas, mais si vous pensez que le comité devrait aller en mission d'information, je serais heureux de vous accompagner.

M. LaBelle : Je suis un amateur de grands vins. Je vous dirais que l'industrie du Chili est remarquable, mais je ne sais rien de l'industrie vinicole brésilienne.

Le sénateur Raine : Monsieur Laurin, votre association œuvre dans le domaine des produits et services. En prévision des Jeux olympiques d'hiver de 2010 et des jeux paralympiques, compte tenu des très bons résultats obtenus, avez-vous mis au point une stratégie en matière de services? Le Brésil sera bientôt l'hôte des Jeux olympiques et de la Coupe du monde. Je me demande si vous vendez ces services. Y a-t-il un marché? J'ai été heureux d'apprendre que la dernière Coupe du monde a été disputée sur du gazon du Manitoba, et je me demande s'il y a un marché pour le gazon qui sera produit pour la Coupe du monde du Brésil.

M. Laurin : Ce sont de bonnes questions. Oui, certains de nos membres exportent des services; nos membres ne sont pas tous des fabricants. Il y a tellement d'occasions d'affaires liées aux infrastructures de la Coupe du monde et des Jeux olympiques. Nous avons travaillé avec nos membres pour essayer d'obtenir des contrats en Russie, qui sera l'hôte des prochains Jeux olympiques d'hiver. L'expertise créée pour les jeux de Vancouver est en demande. Certains de nos membres se penchent sur les occasions d'affaires au Brésil.

Relativement à notre organisme, nous essayons toujours de savoir quels sont les besoins des Brésiliens auxquels nous serions en mesure de satisfaire. C'est une occasion qui nous intéresse. Quant à la question de fournir du gazon du Manitoba, je ne suis pas au courant de ce qu'il en est, mais cela pourrait être une occasion à saisir pour ceux qui sont dans ce domaine.

Le sénateur Finley : Parfois, dans le cadre de nos enquêtes ou de nos recherches sur les marchés étrangers, nous apprenons aussi des choses sur notre propre pays. Je suis très impressionné par le modèle de fonctionnement utilisé par STEP. Savez-vous si d'autres provinces ont étudié ce modèle ou en ont parlé? Pourrait-il être facilement adapté à une autre province?

M. LaBelle : Nous avons fourni notre modèle de fonctionnement à quatre provinces, de la côte Est jusqu'au centre du Canada. Mon domaine, c'est le commerce, pas l'administration; donc, je pourrais avoir un point de vue différent. Il y a une certaine réticence chez les fonctionnaires, qui ont l'impression de perdre le contrôle, en quelque sorte. Dans au moins trois cas, ils ont choisi de ne pas adopter notre modèle, ce qui nous a surpris, parce que nous réussissons bien dans notre domaine. Notre stratégie audacieuse nous a fait connaître de différents organismes nationaux. Pour répondre à votre question, beaucoup ont examiné notre modèle, mais aucun ne l'a adopté.

Le sénateur Finley : C'est dommage. Je pense qu'il a beaucoup de qualités, et j'aimerais regarder la question de plus près.

Monsieur Laurin, je sais que vous ne parlez pas de membres précis de votre organisme, mais pourriez-vous en choisir quatre ou cinq qui ont connu du succès, de différentes façons, dans leurs échanges avec le Brésil et leur demander s'ils voudraient venir témoigner? Quatre ou cinq entreprises de tailles différentes, ce serait l'idéal.

Je crois fermement qu'il faut s'entretenir avec les personnes qui sont véritablement sur le terrain. Ce n'est pas un commentaire péjoratif sur les associations. J'aimerais en savoir davantage sur leur modèle d'entreprise, leurs problèmes, les solutions envisagées, les obstacles qui ont été surmontés et le genre d'occasions qui existent sur les marchés. Je ne veux pas connaître les noms. Je vous demande simplement de tâter le terrain.

M. Laurin : Avec plaisir. Comme je l'ai dit, certains de nos membres exploitent des entreprises au Brésil ou y ont d'importants intérêts commerciaux. Soyez donc assurés que nous ferons un suivi auprès d'eux et que nous vous tiendrons informés. Ce serait fantastique d'entendre parler des expériences concrètes de la part d'entreprises qui consacrent beaucoup de temps et de ressources à ce marché. Je serai heureux de m'en occuper.

Le sénateur Finley : Je crois qu'il y a 17 000 étudiants brésiliens au Canada. Est-ce le bon chiffre?

Le président : Cela semble élevé.

Le sénateur Finley : Le Canada est la destination de choix pour les étudiants brésiliens qui étudient à l'étranger. Savez-vous pourquoi les étudiants font du Canada leur premier choix? Avez-vous des témoignages ou des statistiques?

M. Laurin : Je n'en sais rien, mais cela pourrait être un bon prétexte pour inviter leurs associations universitaires et collégiales à témoigner. Je pense que vous avez là un bon filon. Le Bureau canadien de l'éducation internationale pourrait aussi vous aider.

Le président : Il figure sur notre liste. Nous allons faire des recherches pour connaître ce chiffre.

Le sénateur Downe : Je voudrais vous parler de vos infrastructures. L'expédition se fait-elle par Vancouver, Churchill, ou les États-Unis?

M. LaBelle : La capacité ne passe pas par Churchill. Si vous expédiez les légumineuses et les lentilles en Afrique du Nord ou en Inde, vous le faites par Montréal. Si la destination est la Chine, le Sud-Est asiatique ou la Malaisie, vous passez par Vancouver. C'est le scénario le plus probable pour ces deux ports. La distance à parcourir est de 1 380 kilomètres pour un, et 3 000 pour l'autre.

Le sénateur Downe : À l'exception de ce que vous y vendez, expédiez-vous quoi que ce soit par les États-Unis?

M. LaBelle : Nous avons eu l'occasion de réaliser un important chiffre d'affaires en Afrique centrale, et nous ne pouvions pas trouver de date d'expédition qui nous convenait au Canada. Nous avons travaillé avec le port de Houston pour voir de comment on pouvait y faire parvenir la marchandise, mais cela n'a pas fonctionné. Le coût était extrêmement élevé.

Le sénateur Downe : Parlez-moi des conteneurs que vous utilisez. Si vous ne pouvez pas obtenir ce dont vous avez besoin, il y a manifestement un manque de concurrence.

M. LaBelle : C'est complexe. Je ne veux pas vous ennuyer avec cela, mais chaque mois, quelque part entre Vancouver, Prince-Rupert et Chicago, environ 10 000 conteneurs vides passent devant nous sans s'arrêter. C'est une question de temps et de logistique.

La Saskatchewan est au cœur de l'industrie du transport mondial, qui génère plusieurs milliards de dollars, grâce à la plaque tournante située près de Regina. Nous avons relocalisé le CP à l'extérieur de la ville. Nous en sommes à construire d'importantes installations afin d'accueillir des conteneurs auxquels nous aurons accès, une fois qu'ils auront été vidés sur place. La Saskatchewan se concentre sur cette stratégie à long terme. Le premier bâtiment a été inauguré il y a 10 jours; il a une superficie d'un million de pieds carrés. Cela vous donne une idée du sérieux de notre engagement.

Le sénateur Downe : Parlez-moi de Churchill. Ce n'est pas un site viable parce qu'il est trop loin?

M. LaBelle : Premièrement, il est fermé de nombreux jours pendant l'année. S'y rendre est extrêmement long. C'est historique; on a parlé de Churchill pendant 35 ou 40 ans — je révèle mon âge, en disant cela —, mais d'un point de vue de respect des délais, c'est irréalisable.

Par exemple, il nous fallait normalement de 30 à 40 jours pour livrer un conteneur de la Saskatchewan au port de Chittagong, au Bangladesh. Au cours des six derniers mois, cette période a grimpé; il faut maintenant jusqu'à 80 jours. Notre réputation d'exportateur n'est pas très bonne en ce moment. Le problème se situe non seulement dans le système ferroviaire, mais également dans les navires et l'accès aux conteneurs. Le problème est plus important que vous l'imaginez.

En fin de compte, si le Canada et la Saskatchewan veulent devenir de véritables fournisseurs de biens et de services de qualité, nous finirons par avoir un problème de logistique.

Le sénateur Downe : Le système ferroviaire n'est pas l'unique responsable des retards; vous rencontrez aussi des problèmes lorsque vous arrivez aux ports. Le port de Montréal est-il le port le plus à l'est que vous utilisez? Par exemple, expédiez-vous à Halifax?

M. LaBelle : Lors d'une réunion tenue en janvier en Saskatchewan, nous en avons discuté avec les autorités du port d'Halifax. Un chemin de fer relie Montréal à Halifax, mais nous n'avons pas poussé l'exercice davantage. Les coûts d'expédition exploseraient si la marchandise était livrée à Halifax au lieu de Montréal.

Nous collaborons avec les autorités du port d'Halifax pour trouver un moyen d'utiliser leurs installations. Nous savons que les responsables de ce port expédient 600 conteneurs vides de 20 pieds chaque mois sur la côte est des États- Unis, parce qu'ils ne peuvent pas les utiliser. Nous essayons de trouver des solutions à cet égard.

Le sénateur Di Nino : Monsieur LaBelle, dans la précédente étude — qui portait sur la Chine, je crois —, des témoins nous ont affirmé que les interruptions de travail dans les ports nuisent à l'expédition efficace des produits. Pensez-vous la même chose?

M. LaBelle : C'est tout à fait vrai. Nous en avons des exemples dans l'industrie de la potasse : des entreprises ont construit d'énormes entrepôts à Portland dans cette éventualité. Si une menace de grève pèse sur la côte Ouest, des navires peuvent être déroutés très fréquemment. C'est un problème constant pour nous.

Lorsque nous comparons le port de Vancouver et ses grandes réalisations au fil des années aux ports chinois, nous recevons une leçon d'humilité. Nous l'appelons la porte d'entrée du Pacifique, mais je doute que notre participation au commerce mondial soit suffisamment agressive, progressiste et proactive.

Le sénateur Dickson : Je ne suis pas membre du comité. Je représente la Nouvelle-Écosse au Sénat et, comme le sénateur Downe, je m'intéresse beaucoup à votre organisme, monsieur LaBelle.

En réponse à la question du sénateur Finley, vous avez dit avoir discuté de votre structure avec quatre provinces. La Nouvelle-Écosse en faisait-elle partie?

M. LaBelle : L'un des organismes s'appelle la Nova Scotia Business Inc.; il s'agit d'un très bon regroupement. Nous discutons régulièrement avec ses représentants. J'ajouterai qu'ils viennent nous rendre visite.

Le sénateur Dickson : Je n'en doute pas. Pourquoi n'ont-ils pas adopté votre structure pour faire prospérer leurs membres? Parfois, nous n'aimons pas le succès.

M. LaBelle : Je ne veux certainement pas leur manquer de respect, parce qu'ils travaillent très fort. Cependant, j'ai fait mes études en administration des affaires et mon travail est simple : j'essaye de trouver le moyen de faire prospérer et d'améliorer une entreprise de manière rentable. Je n'arrive tout simplement pas à comprendre pour quelle raison le reste du Canada n'a pas reproduit notre modèle.

Nous avons basé notre structure sur celle du Hong Kong Trade Development Council, qui compte maintenant 900 employés et qui est un chef de file mondial. Selon nous, nous nous débrouillons assez bien, mais nous sommes loin derrière cet organisme, que nous considérons comme l'un des plus importants chefs de file au monde.

Loin de moi l'idée d'être prétentieux, mais je ne comprends pas pourquoi les autres n'ont pas encore adopté notre structure.

Le sénateur Dickson : Il y a très longtemps, j'ai fait un peu de politique, mais je n'ai jamais été élu. Il y a environ 25 ans, je me rappelle que le gouvernement de la Nouvelle-Écosse a songé à créer un ministère des Exportations : le ministre aurait fait tous les voyages et aurait vraiment mis l'accent sur le commerce. Il va sans dire que le cabinet a rejeté la proposition, parce que plusieurs autres ministres voulaient aussi voyager.

Quoi qu'il en soit, ce modèle a été tenté. Par contre, les résultats obtenus en Saskatchewan m'impressionnent. Je suis certain que le sénateur Downe et moi aurons une bonne discussion avec nos premiers ministres pour leur expliquer que nous pourrions sortir de la queue du peloton et progresser graduellement si les provinces maritimes, et même atlantiques, se regroupaient et coopéraient.

Quelle est votre expérience avec l'exportation de services? J'ai remarqué que votre tableau mentionne l'énergie.

M. LaBelle : Je vais vous donner un exemple pertinent à notre discussion. Nous avons parlé du Brésil, mais nous entretenons aussi d'excellents rapports avec le Chili. Pourquoi le Chili? Ce pays a une industrie minière très importante, tout comme nous. Nous lui vendons régulièrement beaucoup de produits technologiques et scientifiques.

Je suis certain que bon nombre d'entre vous ont entendu parler de l'effondrement de la mine au Chili. Nous travaillons avec des groupes d'ingénieurs chiliens à la mise au point d'avancées technologiques pour permettre de prévenir les effondrements. Nous avons une certaine expertise en géologie et en géographie souterraine qui permettra de rendre l'industrie plus sécuritaire. C'est l'exemple d'un service que nous vendons dans ces régions. Ce que nous offrons inclut un large éventail de services complémentaires.

L'une des questions précédentes portait sur la nature des membres des Manufacturiers et exportateurs du Canada. Les membres du STEP sont autant des petites entreprises familiales que des entreprises mondiales. Nous avons une vaste gamme d'entreprises avec lesquelles nous entretenons des rapports très étroits.

Je terminerai en répondant à votre commentaire concernant les ministres qui voyagent. Nous discutons très honnêtement avec le gouvernement. Nous n'avons pas besoin de son aide et nous n'avons aucunement besoin d'aide sur le plan politique dans les pays occidentaux. Nous avons parfois besoin de lui, toutefois, lorsque les gouvernements jouent un rôle important dans l'économie.

Très peu de politiciens nous accompagnent, mais parfois nous expliquons directement au premier ministre que nous avons besoin de lui pour une raison précise. Voilà certains exemples. Nos demandes sont assez précises.

Le sénateur Dickson : J'ai remarqué qu'en Ontario certains professionnels de la santé vendent leurs services à l'étranger. Dans ce domaine, quelles occasions d'affaires, s'il y en a, se présentent à la Saskatchewan, étant donné que c'est là que notre système de soins de santé est né sous la gouverne de M. Douglas? Existe-t-il des possibilités de vendre des services de santé à d'autres marchés?

M. LaBelle : C'est intéressant.

Le sénateur Dickson : Et de réinvestir au Canada d'une manière ou d'une autre.

M. LaBelle : Nous explorons ce secteur de différentes façons. Par exemple, de nombreuses entreprises en Saskatchewan fournissent des services logistiques dans le monde relativement à la planification du système de santé et à la tenue des dossiers des patients. Je ne suis pas certain de répondre à votre question, mais c'est le genre de services que nous offrons régulièrement.

Environ 200 000 personnes consultent notre site web chaque mois. Tous nos membres s'y trouvent. Donc, pour être juste envers le travail des Manufacturiers et exportateurs du Canada, nos membres sont vraiment là. Si vous voulez savoir quelles entreprises vendent des lentilles ou offrent des services de santé, vous n'avez qu'à chercher les mots « lentilles » ou « services de santé » et vous aurez votre réponse.

Le sénateur Downe : À la lueur des commentaires de mon collègue, je suis intrigué. À la fin de notre présente étude, je crois que notre comité devrait examiner si la structure du STEP est applicable au fédéral et si nous pouvons conclure ce genre de partenariat public-privé. Même en excluant la potasse et le pétrole des statistiques, votre modèle a connu un immense succès en Saskatchewan. Les exportations de la province ont augmenté et, comme vous l'avez mentionné, la Saskatchewan possède le plus haut ratio par personne au Canada. C'est éloquent.

La présidente : Vous avez dit avoir un arrangement public-privé lorsque vous faites appel aux ministres et aux premiers ministres. Cependant, la Saskatchewan a dû faire preuve d'une attitude non partisane. Nous avons vu l'instinct de survie de la province; votre attitude a changé concernant votre manière de faire des affaires et ceux qui devraient y participer. Le gouvernement a permis la réalisation de ce projet. Autrement dit, vous aviez capté l'attention des politiciens avant même de créer votre modèle.

M. LaBelle : Vous avez raison. En Saskatchewan, le STEP est apprécié de tous, parce que nous agissons en totale transparence. Nous offrons de discuter régulièrement avec les divers caucus pour leur expliquer ce que nous faisons. Vous avez raison de dire que la province nous appuie énormément.

La présidente : Vous constatez l'enthousiasme suscité par votre témoignage aujourd'hui. Vous êtes au courant des renseignements complémentaires que nous avons demandés. Aux fins du compte rendu, en 2008, environ 17 000 Brésiliens sont venus étudier au Canada. Nous n'en avons pas encore étudié le pourquoi du comment, mais nous le ferons.

Le sénateur Finley : Je présume qu'il n'y avait pas un seul bon joueur de soccer parmi eux.

La présidente : Je ne répondrai pas à ce commentaire.

J'ai une question. Si c'est si difficile de brasser des affaires au Brésil, pourquoi tous les autres veulent-ils y aller? Les entreprises et les gouvernements ont en partie suscité cet intérêt, parce qu'ils croient que le Brésil revêt une importance stratégique en Amérique latine. Personne n'en a parlé : considérez-vous le Brésil comme la porte d'entrée des autres marchés ou un leader régional en matière de politiques et d'accords commerciaux qui pourraient être bénéfiques au commerce international?

M. LaBelle : Je répondrai du point de vue de la Saskatchewan. Le modèle brésilien encourage les entreprises à s'installer au Brésil, puis à vendre leurs produits. Le modèle saskatchewannais propose aux entreprises de tester le marché en y vendant leurs produits, puis de déterminer si les ventes sont suffisantes pour justifier la construction d'infrastructure. C'est les grandes entreprises contre les petites. Les grandes multinationales construisent de l'infrastructure au Brésil, parce qu'elles ont confiance en leurs produits et dans le marché. Ce n'est pas nécessairement notre cas. Nous ne sommes pas nécessairement convaincus de la tendance du marché. Nous n'envisageons pas l'investissement de capitaux, parce que nous ne sommes tout simplement pas certains. À l'heure actuelle, je confirme que c'est notre plus gros obstacle.

M. Laurin : Je me fais l'écho des commentaires de M. LaBelle. J'aimerais souligner la présence d'occasions stratégiques pour les entreprises canadiennes dans des secteurs industriels précis au Brésil. J'ai mentionné les industries forestière, automobile et minière, l'équipement minier et l'infrastructure. Je généralise, mais certains de nos membres exportent directement à leurs clients et ils connaissent du succès. Ils voient cela comme une partie stratégique de leur entreprise, mais le modèle correspond davantage à la description de M. LaBelle. Bon nombre d'entreprises ne voient pas vraiment le Brésil comme un marché où exporter leurs produits; ils le considèrent davantage comme une occasion d'investissements et, dans bien des cas, comme la porte d'entrée, pour reprendre votre expression, des autres marchés sud-américains. Le modèle est encourageant, mais il pourrait évoluer pour encourager les investissements au Brésil. Ce marché est immense et connaît une croissance rapide, et certaines entreprises canadiennes le voient comme une occasion d'affaires. Je vais vous suggérer certains de nos membres que vous pourrez inviter à témoigner devant votre comité. Notre regroupement, les Manufacturiers et les exportateurs du Canada, essaie d'encourager les deux modèles : nous appuyons les entreprises qui souhaitent investir au Brésil, tout en essayant d'éliminer certaines restrictions commerciales et ainsi permettre à davantage d'entreprises d'exporter directement du Canada au Brésil.

La présidente : Messieurs LaBelle et Laurin, merci. Vos témoignages ont été extrêmement utiles à notre étude.

(La séance est levée.)

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