Délibérations du Comité sénatorial permanent des
Affaires étrangères et du commerce international
OTTAWA, le jeudi 1er décembre 2016
Le Comité sénatorial permanent des affaires étrangères et du commerce international se réunit aujourd'hui, à 10 h 43, pour étudier le potentiel de renforcement de la coopération avec le Mexique depuis le dépôt du rapport du comité, en juin 2015, intitulé Voisins nord-américains : maximiser les occasions et renforcer la coopération pour accroître la prospérité.
La sénatrice A. Raynell Andreychuk (présidente) occupe le fauteuil.
[Traduction]
Le Comité sénatorial permanent des affaires étrangères et du commerce international a été autorisé à étudier le potentiel de renforcement de la coopération avec le Mexique depuis le dépôt du rapport du comité, en juin 2015, intitulé Voisins nord-américains : maximiser les occasions et renforcer la coopération pour accroître la prospérité.
Dans le cadre de ce mandat, le comité entendra aujourd'hui le témoignage de M. Carlo Dade sur les relations trilatérales nord-américaines.
Pour la gouverne de certains des nouveaux membres du comité, et en guise de rappel pour le reste d'entre nous, sachez que le comité s'est déjà penché sur la question du trilatéralisme. Nous avions alors reconnu que l'ALENA joue incontestablement un rôle important dans notre trilatéralisme, mais nous voulions examiner les autres avantages et possibilités que présente le renforcement d'une relation trilatérale.
Le rapport expliquait en détail que le Canada a complètement négligé ses relations avec Mexique, ce qui est à notre désavantage. D'où notre volonté de trouver des moyens d'accroître les possibilités de tisser des liens et de resserrer les relations tant bilatérales que trilatérales.
M. Dade est directeur du Centre for Trade and Investment Policy, à la Canada West Foundation. Professionnel en résidence à l'École de développement international et mondialisation, à l'Université d'Ottawa, M. Dade est également associé principal du programme des Amériques au Center for Strategic and International Studies, à Washington, D.C. Nous vous avons distribué une copie de sa biographie, qui est bien chargée.
Ce n'est pas la première fois que vous venez témoigner devant le comité. Vous connaissez très bien l'Amérique du Sud, l'Amérique centrale et le Canada. Nous sommes ravis que vous soyez là pour nous faire part, comme toujours, de votre expertise et de vos opinions. Nous avons hâte d'entendre ce que vous avez à dire aujourd'hui et de voir en quoi vos perspectives sur le trilatéralisme ont changé depuis votre dernière comparution.
Bienvenue au comité, monsieur Dade.
[Français]
Carlo Dade, directeur, Centre for Trade and Investment Policy, Canada West Foundation, agrégré supérieur de recherche, École de développement international et mondialisation, Université d'Ottawa, et associé principal, Americas Program, Center for Strategic and International Studies, Washington, D.C. : Merci beaucoup, madame la présidente. Avant tout, j'aimerais remercier le comité de son invitation et souhaiter une bonne journée à tous.
[Traduction]
Bonjour à tous les membres du comité.
Tout d'abord, permettez-moi de vous transmettre les salutations de la nouvelle présidente-directrice générale de la Canada West Foundation, une personne que vous connaissez sûrement bien. Cela fait maintenant quelques mois que Martha Hall Findlay occupe la présidence de la Canada West Foundation. Sous sa direction, nous espérons revenir à Ottawa assez souvent pour présenter des témoignages et participer à des événements sur la Colline du Parlement.
Je tiens également à signaler que le Trade and Investment Centre, que je dirige au sein de la Canada West Foundation, met l'accent sur l'infrastructure commerciale. Nous étions justement en ville hier afin d'organiser une table ronde pour le ministre Sohi, l'objectif étant d'examiner des moyens d'intégrer l'apport et le savoir-faire du secteur privé dans le cadre des dépenses du gouvernement au titre de l'infrastructure commerciale.
Nous accordons également beaucoup d'attention à la région du Pacifique. D'ailleurs, nous avons publié un article dans la revue Options politiques à propos d'un plan de rechange au Partenariat transpacifique, au cas où les négociations échoueraient, pour ceux qui s'intéressent aux mesures que le Canada devrait prendre au chapitre de l'engagement de la région du Pacifique en Amérique du Nord.
En Alberta, 90 p. 100 des exportations vont aux États-Unis, mais en raison du profil commercial du Canada, l'Amérique du Nord est un point de mire particulier de la Canada West Foundation. Le même constat s'applique à la Saskatchewan, au Manitoba et même à la Colombie-Britannique, dont plus de 51 p. 100 des exportations sont destinées aux États-Unis.
La situation dans le Sud est un enjeu qui nous concerne tous. J'aimerais donner suite au témoignage de Colin Robertson et m'attarder davantage sur ce qui s'est passé aux États-Unis et sur ce qui s'ensuivra. Il s'agit donc de revoir certains des points dont nous avons discuté lors de ma dernière comparution et d'examiner certaines des questions dont nous sommes saisis aujourd'hui.
Je dois toutefois souligner qu'en examinant votre rapport, j'ai été ravi de voir la recommandation 7, qui porte sur le renforcement des relations infranationales. C'est une question à laquelle la Canada West Foundation consacre beaucoup d'efforts. Ce sera d'ailleurs l'objet principal de mes prochains travaux. À la fin de mon exposé, je vous ferai part de quelques propositions ou idées de mesures à prendre dans le contexte infranational.
Cela dit, j'aimerais vous parler de trois questions dans le temps dont nous disposons ce matin.
Je commencerai par faire une mise en garde sur ce type d'exercice après ce que nous venons de voir aux États-Unis.
Comme je suis devant un groupe très spécialisé en la matière, contrairement à plusieurs autres groupes avec lesquels je m'entretiens, nous pouvons sauter la question préliminaire de savoir pourquoi les États-Unis sont importants. Nous pouvons également laisser tomber les sujets dont nous entendons beaucoup parler aux nouvelles. Je voudrais plutôt aborder trois questions qui ne reçoivent pas l'attention qu'elles méritent, selon moi, et qui doivent faire l'objet d'une analyse plus approfondie de la part de comités comme le vôtre et de la part du Canada.
Enfin, j'offrirai quelques idées pour régler certaines des questions mentionnées et pour nous adapter au nouvel environnement.
Commençons par la mise en garde. Si vous allez sur le site du Huffington Post, vous trouverez un article que j'ai écrit il y a cinq mois et dans lequel j'affirmais qu'il n'y a absolument aucun moyen que Trump puisse remporter les élections. J'avais une liste de raisons, avec une logique et une analyse à toute épreuve, ainsi qu'une argumentation claire, fondée sur des preuves et des données. Il y a deux semaines, j'ai publié un article disant que j'avais tort. Le problème, ce n'est pas simplement que nous, les analystes, avons eu tort au sujet de la victoire de Trump ou des grandes questions. Nous avons eu tort sur presque toute la ligne.
Il faut avoir des équipes sur le terrain pour aller chercher les votes. Faux. On ne peut pas remporter les élections avec Twitter. Faux. Il faut dépenser de l'argent pour des campagnes de publicité à la télévision. Faux. On doit l'emporter dans les banlieues de Philadelphie pour rafler la Pennsylvanie. Faux. C'est l'année de la femme. Faux. C'est l'année où nous allons finalement voir la montée des électeurs d'origine latino-américaine. Faux. Il n'y a pas de vote caché en faveur de Trump. Faux. On ne peut pas remporter la victoire en insultant les anciens combattants. Faux.
Nous étions à côté de la plaque, mais le pire, c'est que nous nous sommes trompés sur une foule de choses pendant si longtemps. Nous — et je m'inclus là-dedans — avions la tête dure, car nous ne voulions pas admettre que nous avions tort et faire face aux données qui contredisaient nos analyses et qui ne tenaient pas debout.
C'est ce qui explique ma mise en garde. Je suis sûr que je vais faire comme tous les autres témoins qui ont comparu devant le comité et toutes les autres personnes qu'on entend à la télévision, c'est-à-dire avouer qu'ils se sont trompés dans le passé et qu'ils feront preuve de prudence à l'avenir. Nous ne pouvons tout de même pas cesser d'analyser ce qui se passe. Nous devons nous mobiliser, mais il faut vraiment remettre en question nos cadres de travail, les hypothèses faciles et notre confiance en notre capacité de recueillir des renseignements, de comprendre les données et de faire des prévisions.
Nous avons observé un véritable changement majeur aux États-Unis, et je m'inquiète que cette mise en garde ne guide pas assez nos réflexions à l'avenir.
Sur ce, permettez-moi d'aborder trois questions dont on entend peu parler aux États-Unis. La première concerne la Cour suprême. L'âge moyen de la retraite à la Cour suprême des États-Unis est de 80 ans. À l'heure actuelle, si je ne me trompe pas, Bader Ginsburg est âgé de 83 ans, Kenney, de 80 ans et Breyer, de 78 ans. Trump doit déjà nommer un juge pour le poste vacant qui fera pencher la balance à la Cour, et il pourrait en nommer trois autres.
Aux prises avec un changement générationnel, la Cour suprême fait face à la possibilité très réelle d'être composée majoritairement de juges ultraconservateurs d'extrême droite — à moins d'un décès accidentel à la suite d'une crise cardiaque —, et ce, pendant des générations à venir. Même si Bernie Sanders devait remporter les deux prochaines élections et Elizabeth Warren, les deux suivantes, la Cour suprême des États-Unis, considérée comme le troisième pilier de la gouvernance, serait quand même déphasée par rapport à la majorité des gens au pays qui ont voté pour Hillary Clinton.
Qu'est-ce que cela signifie pour les États-Unis, un pays divisé, mais, par-dessus tout, pour les intérêts canadiens? Je l'ignore. Il s'agit d'un énorme changement qui risque d'avoir des répercussions si profondes que c'est le genre de question à laquelle nous devons trouver des réponses. Il se peut fort bien que cela n'ait aucune incidence sur le Canada ni sur ses intérêts, mais le cas échéant, je préfère le savoir maintenant au lieu d'être pris au dépourvu par une situation future aux États-Unis. J'insiste là-dessus.
Le deuxième changement dont on ne tient pas compte dans le contexte nord-américain et qui touche la région plus au Sud, c'est Andrés Manuel López Obrador, surnommé AMLO. Il s'agit du candidat populiste de gauche, qui a perdu à deux reprises les élections pour la présidence du Mexique. Son parti, MORENA, se trouve en ce moment en tête dans les sondages pour l'élection présidentielle de 2018. Plusieurs analystes, y compris des gens au sein du gouvernement mexicain, rejettent dédaigneusement, une fois de plus, les chances d'AMLO de se faire élire président, même s'il est en avance dans les sondages. Dans la foulée des événements dont nous avons été témoins partout dans le monde, comme le Brexit et les élections aux États-Unis, nous ne pouvons vraiment pas rejeter la possibilité de sa victoire cette fois-ci.
Avec l'arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, je me dis que le Mexique aura l'impulsion nécessaire pour adopter l'option la plus populiste. Ainsi, en Amérique du Nord, nous faisons face à la possibilité bien réelle d'avoir deux présidents démagogues, idéologues, populistes et hostiles au commerce : un président américain de droite et un président mexicain de gauche.
Notre voisinage était autrefois très paisible, mais nous nous trouvons maintenant dans un contexte beaucoup plus difficile. Nous devons songer non seulement aux États-Unis, mais aussi aux changements qui risquent de se produire au Mexique.
Si nous tenons à amorcer le dialogue avec les États-Unis à propos du Mexique, il nous faudra tenir compte des changements possibles au Mexique. Soyons clairs. Cela ne veut pas dire que nous devons tourner le dos au Mexique ou rompre les liens avec celui-ci ou encore, ne pas collaborer avec lui à court terme pour faire affaire avec les États-Unis. Il s'agit simplement d'une mise en garde pour montrer que nous devons y penser dès maintenant; nous devons commencer à nous préparer à cette éventualité. Voilà donc un autre aspect qu'il faut prendre en considération.
La troisième idée en est une qui m'inquiète vraiment et dont on doit, à mon avis, être conscient aux États-Unis. Les élections ne se sont pas soldées seulement par la défaite d'Hillary Clinton et la déconfiture du Parti démocratique. Trump a complètement affaibli les républicains et leur élite autant les démocrates. Il a défait deux dynasties politiques, l'une étant la dynastie politique républicaine des Bush.
L'époque de l'élite républicaine est révolue : fini le leadership républicain de la vieille garde auquel nous sommes habitués, qui aime le Canada et qui nous connaît bien, avec lequel nous sommes à l'aise, ce leadership qui avait réussi à neutraliser bon nombre des tenants purs et durs nommés durant la période Bush. Je peux vous raconter des anecdotes personnelles, d'après mon expérience auprès du gouvernement des États-Unis, qui montrent comment l'administration et des représentants plus modérés du Parti républicain ont pu contenir certains des membres nommés par Bush au bureau des affaires de l'hémisphère occidental, lorsque ces derniers voulaient s'en prendre au Canada. Ces représentants ne sont plus là, d'où l'importance que revêtent pour nous les nominations au niveau des États et au sein de WHA, Western Hemisphere Affairs, qui relève du sous-secrétaire.
L'élite traditionnelle a été vidée de sa substance. Des gens comme John McCain ont moins de poids. Auront-ils les capitaux nécessaires pour nous défendre alors qu'ils mènent d'autres combats?
Les médias traditionnels ont également été vidés de leur substance, avec l'avènement des fausses nouvelles sur Internet. Que se passe-t-il en pareil cas? Je m'en veux presque de le dire à haute voix, en public : si jamais de fausses nouvelles commencent à circuler aux États-Unis pour propager une rumeur selon laquelle le Canada compte des milliers de partisans du groupe État islamique parmi ses réfugiés syriens, nous ne pourrons pas nous plaindre auprès du journal qui les a publiées, parce qu'il n'y a pas de journal. Nous ne pourrons pas non plus nous adresser au Washington Post ou au New York Times parce que ces sources d'information ont été discréditées. Nous devons donc passer à l'offensive et songer à des moyens de protéger nos relations, notre image de marque aux États-Unis, car les Américains aiment le Canada. Les sondages révèlent que nous avons une meilleure cote qu'Obama. D'ailleurs, notre cote de popularité actuelle est supérieure à celle de Michael Jordan en 1997. Il faut dire qu'il y a beaucoup de partisans des New York Knicks aux États-Unis. C'est pourquoi Michael Jordan n'a pas obtenu de meilleurs résultats que nous, mais il n'en demeure pas moins que nous jouissons d'une très bonne image. Nous misons beaucoup là-dessus. Les exemptions à la politique d'achat aux États-Unis et aux règles d'étiquetage du pays d'origine, que nous visons à obtenir à l'avenir, reposent sur notre image de marque, sur notre cote de popularité auprès des gens. Nous devons vraiment faire preuve de créativité pour trouver des moyens de défendre cet atout.
Que devons-nous faire? Je n'ai pas de réponse facile à donner, mais encore une fois, comme pour la question de la Cour suprême, il s'agit d'un dossier auquel nous voulons commencer à consacrer des ressources. Que Dieu nous aide si jamais nous en venons à compter sur la créativité du gouvernement, mais le ministère des Affaires étrangères, ou MAECI, devra en faire preuve dans ses réflexions à ce sujet.
Le dernier point porte sur la recommandation 7 du rapport. Depuis ma dernière comparution devant le comité, j'ai eu la chance d'être un conférencier d'honneur au Council of State Governments des États-Unis, plus précisément à l'assemblée annuelle du groupe de l'Ouest. Il s'agit d'un groupe de législateurs et de fonctionnaires d'États américains qui se réunissent en caucus. Je suis sûr que certains d'entre vous y ont déjà assisté. En fait, j'y ai croisé quelques sénateurs, notamment notre bon ami, le sénateur MacDonald, du Cap-Breton.
Sachez que les représentants de tous les États de l'Ouest — d'Hawaï jusqu'au Montana, en passant par l'Arizona — étaient de la partie. On parle d'une centaine de législateurs de divers États américains. Il y avait également deux douzaines de Canadiens dans la salle; ils étaient là pour présider des comités, participer à des réunions, travailler ensemble à des résolutions conjointes, diffuser de l'information et promouvoir une image de marque, assurer une sensibilisation, préconiser l'exemption du Canada par l'entremise de projets conjoints et se pencher sur des problèmes communs.
Il n'y avait qu'un seul Mexicain. Notre consul général de Seattle, qui était de passage pour quelques heures, a eu la gentillesse d'inviter son homologue mexicain à la réception que le Canada avait organisée et à laquelle assistaient une centaine de législateurs d'États américains. Il a donné la parole au consul général mexicain pour quelques minutes.
Là où je veux en venir, c'est que nous avons ce forum pour nous-mêmes. Il y a 160 ambassades à Ottawa et 20 organisations internationales qui envahissent le Congrès dont le programme est ponctué de visites d'homologues et de parlementaires étrangers.
Ce n'est toutefois pas le cas à Boise, à Sacramento et à Springfield. Nous avons ces forums largement pour nous- mêmes. Nous pouvons agir en interaction directe avec les législateurs des États américains et les acteurs locaux, qui sont plus près des entreprises et des communautés. C'est un actif unique dont le Canada bénéficie, un actif que nous devons envisager de défendre, à la lumière de ce qu'il se passe à Washington et dans les institutions américaines.
Il y a deux Grand Old Party aux États-Unis : celui de Washington et celui des États. C'est ce dernier que nous connaissons. Comme il n'y a pas eu de changement cataclysmique dans les États, cette combinaison de facteurs nous offre l'occasion de défendre et de faire progresser nos intérêts.
J'ai trois idées à ce sujet. Tout d'abord, les provinces doivent faire davantage. Je les incite personnellement à éliminer les restrictions budgétaires concernant les voyages aux États-Unis et la tenue de réunions. Il faut agir comme dans une entreprise. Si les affaires vont mal, il faut accroître les ventes, et si les principaux clients changent, on ne réduit pas le budget affecté aux voyages et aux ventes. On ne dit pas à son équipe des ventes de rester dans son bureau. On envoie plutôt des gens visiter ses plus gros clients sur le marché afin de tenter de récupérer des parts de marché afin de protéger ses intérêts. Voilà ce que doivent faire les provinces.
Affaires étrangères doit abolir les réductions que le gouvernement précédent a imposées à l'initiative de représentation accrue aux États-Unis et, ici encore, augmenter les ressources.
Le gouvernement fédéral peut aider les provinces. Sur le plan de la diversification de l'économie de l'Ouest, les groupes de diversification de l'économie régionale peuvent dépenser des fonds pour organiser des réunions, comme celles de la région économique du nord-ouest du Pacifique et du Council of State Governments des États-Unis, qui tiendra bientôt une rencontre à Québec ou à Montréal. Nous pouvons faire bien plus sur le plan de la diplomatie publique.
Nous pourrions également envisager de refaire une table sur le commerce maritime pour mettre l'accent sur les États-Unis et tenir régulièrement des réunions entre les provinces et l'équipe responsable des États-Unis à Affaires étrangères pour échanger des renseignements et pour élaborer des stratégies communes aux fins de sensibilisation. Nous pouvons prendre des mesures concrètes pour profiter des occasions qui s'offrent à nous lorsque nous faisons affaire avec les États.
J'ajouterais simplement que de façon générale, nous allons devoir accorder plus d'attention aux États-Unis. Cela ne signifie pas que nous mettrons le Mexique de côté ou que nous ferons abstraction des investissements que nous y avons effectués et des relations que nous avons avec lui. Nous devons toutefois agir intelligemment dans ce dossier. Nous ne pouvons nous comporter de telle sorte que les États-Unis voient notre association avec le Mexique sous un jour défavorable.
Les États-Unis et l'administration Trump ont le Mexique dans la mire. Nous ne pouvons faire quoi que ce soit qui pourrait mettre en péril l'image favorable dont nous jouissons chez nos voisins américains. Par contre, nous ne pouvons faire fi des investissements que nous avons effectués au Mexique, au risque de les perdre. Ce pays est en pleine croissance et fera partie de l'Amérique du Nord dans l'avenir. Nous devons en tenir compte. En outre, les intérêts concrets qui nous lient directement avec le Mexique méritent une attention particulière.
Tant que nous ne saurons pas ce que fait exactement l'administration Trump, qui est nommé et ce qu'il se passera, nous devons être prêts à toute éventualité et garder les portes ouvertes. Cela ne signifie pas qu'il faille se rabattre uniquement sur le bilatéralisme ou avoir le réflexe d'épouser le trilatéralisme. Nous devons agir dans l'intérêt du Canada et déterminer ce qu'il convient de faire en fonction des résultats attendus.
À l'heure actuelle, nous pouvons nous préparer en intervenant davantage à tous les égards, mais particulièrement à l'échelle provinciale. Je pense que le gouvernement peut aider les provinces à ce sujet et que ces dernières ne manqueraient pas de s'en réjouir. Merci.
La présidente : Votre exposé était non seulement amusant, mais aussi factuel, à mon avis.
Vous dites que vous vous préoccupez des idéologues au Mexique et aux États-Unis. Pour faire un brin d'humour, nous avons entendu, ces dernières semaines, qu'il n'y a pas d'idéologie aux États-Unis. Ce peut être une question d'ego, mais il y aura un côté bien plus pratique à l'affaire. Si vous saviez ce qu'est l'idéologie, vous pourriez la suivre, mais s'il est question de pragmatisme, alors je pense que vos derniers propos sont les plus justes. Nous devrions mettre l'accent sur les intérêts du Canada et nous préparer stratégiquement à réagir au besoin. Nous devrions tracer notre propre voie.
Nous effectuons une étude sur le commerce parce qu'il est beaucoup question des accords commerciaux. On dit que ces accords ne peuvent à eux seuls apporter la prospérité économique ou des emplois, puisque ces derniers dépendent de l'innovation, de la productivité, de l'éducation et de nombreux autres facteurs. Nous nous demandons quelles recommandations formuler.
Je n'ai rien entendu à ce sujet. Vous vous êtes contenté de conseiller de prendre du recul et de veiller aux intérêts du Canada. Quelles sont les faiblesses que nous devrions corriger dans ce contexte très inhabituel? Vous avez principalement traité des États-Unis, mais nous avons maintenant un accord avec l'Europe, qui n'est pas celle avec laquelle nous entendions faire affaire.
Avez-vous des commentaires à formuler à ce sujet?
M. Dade : Bien sûr. On peut élargir un peu la portée de la discussion.
J'aborderai ces questions à tour de rôle. En ce qui concerne le Mexique et l'idéologie, les idéologues qui me préoccupent aux États-Unis sont les 4 100 personnes nommées pour former l'entourage du président. Qui sera le sous- secrétaire des affaires de l'hémisphère Nord? Par le passé, certains titulaires se sont montrés très idéologiques à propos de Cuba. Je crains que ces personnes ne reviennent sans que le président Bush ou que quelqu'un d'autre ne tempère leur idéologie et leur conviction qu'il faille faire payer au Canada ses relations avec Cuba. C'est l'idéologie qui me préoccupe, bien sûr, pas Donald Trump. Vous avez tout à fait raison, mais je m'inquiète au sujet des nominations qu'il fait. C'est quelque chose à laquelle nous devons porter attention.
Pour ce qui est du concept voulant qu'on ne s'occupe pas que du commerce, nous travaillons actuellement à un projet pour créer une banque d'infrastructure nord-américaine pour voir comment nous pourrions présenter une offre proactive à la nouvelle administration afin de protéger notre plus important intérêt aux États-Unis, soit le mouvement transfrontalier des facteurs de production. J'ai indiqué qu'en Alberta, 90 p. 100 du commerce s'effectue avec le Sud, mais même notre capacité commune de produire des voitures ensemble dans le Centre du Canada ou de produire du bœuf dans l'Ouest canadien dépend du fait que la frontière est ouverte et concurrentielle lorsque vient le temps de faire concurrence à des blocs comme l'Asie et l'Amérique latine, qui investissent dans les infrastructures transfrontalières.
Je pense que concrètement, nous pourrions proposer à Washington d'établir une institution ou un mécanisme permettant à nos infrastructures frontalières de protéger les emplois en Amérique du Nord, et que cette proposition serait vue d'un bon œil. De nombreux emplois ont un lien avec la vente et la production communes de biens. Pour maintenir ces emplois, il faut déplacer les facteurs de production. Le citoyen moyen y perd son latin quand on parle de facteurs de production, mais il commence à comprendre quand on explique que l'Asie investit dans les banques d'infrastructure, pas seulement aux fins de financement, mais pour obtenir des connaissances afin d'améliorer sa capacité de produire en commun les produits qu'elle nous vend et d'être plus efficace afin de nous voler des emplois. Il n'existe aucune institution semblable en Amérique du Nord. Nous sommes le seul bloc commercial international dépourvu de banque d'infrastructure, alors que tous nos concurrents qui tentent de nous voler des emplois en ont.
Vous ne convaincrez pas tous ceux qui appuient Trump, mais vous pouvez convaincre suffisamment de personnes qui comprennent la situation ou qui répondent à la question suivante : voulez-vous seulement faire du commerce? Si la réponse est « oui », voulez-vous en faire avec la Chine, où 3 cents de chaque dollar de marchandises importées de ce pays comprennent du contenu américain? Voulez-vous faire du commerce avec le Canada, où 25 cents de chaque dollar de marchandises importées du Canada comprennent du contenu américain, ou avec le Mexique, où 40 cents de chaque dollar de marchandises importées comprennent du contenu américain? Ces 40 ou 25 cents, ce sont des emplois aux États-Unis.
Si vous voulez protéger ces emplois des Asiatiques qui viennent de voter l'établissement d'une deuxième banque d'infrastructure pour tenter de voler ces emplois, alors le Canada a une idée à vous proposer : contribuer ensemble au financement des infrastructures. Nous ne sommes pas des profiteurs; nous contribuerons à résoudre un problème commun.
Trump a parlé des emplois et des infrastructures. Cette proposition nous offre une possibilité réelle de tendre la main aux Américains de manière proactive pour contribuer à résoudre deux problèmes qui touchent nos deux pays et, espérons-le, obtenir une exemption à l'égard de mesures comme la politique d'achat américain dans le domaine des infrastructures.
Nous espérons avoir des copies de notre document avant la fin de la session pour que vous puissiez y jeter un coup d'œil. Voilà un exemple de mesure proactive que vous pourriez prendre dans des dossiers que l'administration a dit juger importants.
Le sénateur Downe : Merci d'avoir fait cet exposé aujourd'hui. Soit dit en passant, je crois comprendre que le Parlement du Canada envisage une augmentation du financement afin de permettre aux parlementaires de participer davantage aux réunions internationales avec leurs homologues. C'est une possibilité qui est à l'étude.
Après la victoire de Trump lors des élections présidentielles, nombreux sont ceux qui ont avancé des arguments à propos des répercussions de cette élection sur les accords commerciaux. Selon certains, les multinationales et les entreprises canadiennes ont fait leurs choux gras de ces accords. Bien des entreprises et des emplois de classe moyenne ont disparu, que ce soit pour des raisons technologiques ou commerciales, et pourraient revenir ou non.
Pour ce qui est de notre déficit commercial en 1994, lors de la conclusion de l'ALENA, il était de 2,9 milliards de dollars par rapport au Mexique, alors qu'il s'est élevé à 24,6 milliards de dollars en 2015. Au cours de la même période, notre surplus commercial par rapport aux États-Unis est passé de 23,7 à 115 milliards de dollars. D'aucuns considèrent donc que la fin de l'ALENA serait peut-être un moindre mal pour le Canada. Il est à espérer que cela éliminerait le Mexique de l'équation, et nous pourrions poursuivre nos échanges commerciaux avec les États-Unis, notre principal marché extérieur.
Quel argument opposez-vous à cet avis avancé par certains?
M. Dade : J'ai d'abord deux observations à formuler au sujet des accords commerciaux et des emplois. Premièrement, les gens qui tendent à perdre des emplois tendent à manifester. Je ne veux pas me montrer désinvolte, mais les gens qui occupent des emplois rémunérés n'ont pas le temps de descendre dans la rue
Nous n'entendons pas parler des réussites sur le plan du commerce. Ce sont les fermetures d'usine qui font les nouvelles, pas l'ajout d'un deuxième quart de travail dans une fabrique. Je remettrais en question les données derrière nos perceptions sur le commerce. Nous ne voyons pas les avantages. Les gens pour qui le commerce est profitable n'en parlent pas. Ce qu'il faut surtout, c'est inciter les entreprises qui profitent du commerce à commencer à parler davantage des avantages commerciaux qu'elles obtiennent lorsqu'elles remportent un contrat et ajoutent un quart de travail. Nous devons diffuser davantage de telles informations.
En outre, nous n'avons vraiment pas convenablement protégé les gens qui ont pâti de la conclusion des accords. Nous n'admettons même pas que les accords commerciaux entraînent des pertes d'emplois. Or, c'est le cas. Tout tenant du commerce qui affirme le contraire vous ment. Pourtant, nous ne l'admettrons même pas lorsque nous discutons du commerce.
Par des initiatives comme la banque d'infrastructure, les gouvernements peuvent montrer concrètement qu'ils comprennent ces répercussions. Ils investissent des ressources de manières concrètes que les gens peuvent voir et comprendre au lieu de faire de vagues promesses d'aide ou de formation à l'emploi qui pourraient s'avérer utiles ou non. Nous devons modifier notre réaction et commencer à agir concrètement.
En ce qui concerne l'ALENA et le mouvement des facteurs de production, je répondrais en parlant de Palliser Furniture, qui a éliminé des emplois à Winnipeg parce qu'elle produit des meubles au Mexique, ce qui l'a rendue plus concurrentielle quand vient le temps de vendre aux États-Unis. L'entreprise a ajouté un petit nombre d'emplois de haut calibre en conception et en vente à Winnipeg. Si elle n'avait pu déplacer sa production au Mexique, elle se serait fait complètement damer le pion par les fabricants de meubles malaisiens sur le marché américain. Bombardier vous racontera des histoires similaires.
Nous avons subi quelques pertes pour conserver ce à quoi nous excellons : les emplois de calibre supérieur, où nous faisons meilleure figure. Ce mouvement se manifeste à l'échelle mondiale. Si nous voulons ne pas faire affaire avec certains marchés, si nous ne voulons pas vendre de blé à des pays comme la Malaisie, si nous ne voulons pas vendre de bœuf à des pays comme le Vietnam, alors nous n'en importerons pas de produits. En ce qui concerne l'Ouest canadien, sachez que nous avons réussi à augmenter certaines de nos exportations.
Il y a un équilibre. Nous avons réussi à conserver de bons emplois en intégrant nos activités avec celles du Mexique. Dans un monde où nous pouvons tout perdre ou conserver ce qui compte vraiment, je dirais que le Mexique a joué un rôle crucial en nous permettant de conserver ce qui est réellement important.
La sénatrice Eaton : Voilà des propos vraiment fascinants. Merci de nous fournir ces explications.
Vous avez indiqué que nous devrions mettre l'accent sur les infrastructures commerciales. Je fais partie du Comité sénatorial des finances, qui s'intéresse à ces infrastructures. Pourriez-vous nous en dire un peu plus au sujet des infrastructures commerciales afin de nous indiquer où nous devrions les construire et de quoi il s'agit?
La présidente : Sénatrice Eaton, je pense que nous avons peut-être besoin d'une définition. Nous faisons tous les deux partie du Comité des finances. La banque d'infrastructure qu'il examine est un concept canadien, et je pense qu'il est ici question d'autre chose.
La sénatrice Eaton : Non, c'est différent.
La présidente: Pour que le groupe sache à quoi s'en tenir, je dirais que nous faisons référence à une nouvelle proposition, pas à celle que le gouvernement a en tête pour le Canada. Il faut l'indiquer aux fins du compte rendu.
M. Dade : Il s'agirait effectivement de quelque chose d'entièrement différent, puisque l'accent est mis sur les renseignements et l'information. Le volet de financement de la banque nord-américaine serait une constituante bien plus petite et l'initiative viserait à résoudre les problèmes que nous avons par rapport aux États-Unis parce que nous n'avons pas accès au Highway Trust Fund. La fonction consiste bien plus à fournir des renseignements, à l'instar de la Banque mondiale ou de la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures. Il s'agit d'une source de renseignements sur les chaînes d'approvisionnement et de production intégrées permettant d'améliorer la prise de décision en matière d'infrastructure. Le volet de financement serait beaucoup moins important.
La sénatrice Eaton : Cette banque comprendrait des experts issus de divers domaines auxquels vous communiqueriez l'information?
M. Dade : Oui. Elle comprendrait des experts en infrastructure, en financement et en chaînes d'approvisionnement qui colligeraient des renseignements. Nous ne disposons pas d'information sur les chaînes d'approvisionnement et de production intégrées au Canada à l'appui de nos investissements en infrastructure.
Nous espérons que la Banque de l'infrastructure du Canada pourra parler avec le secteur privé, qui possède des renseignements sur les chaînes d'approvisionnement et peut indiquer au gouvernement où il conviendrait d'investir, compte tenu de ce que Loblaws, Canadian Tire et d'autres grandes chaînes d'approvisionnement feront en fonction de ces investissements et de ce que les compagnies ferroviaires feront avec ces renseignements. Nous n'avons pas de mécanisme pour obtenir ces observations dynamiques au Canada et en Amérique du Nord.
J'ai parlé au professeur Manny Symtek, qui a rédigé le document à l'Université de Toronto. Nous avons échangé au sujet de diverses propositions. Au Canada, on considère aussi qu'il faut avoir de l'information pour améliorer le rendement des investissements et la prise de décision sur l'emplacement des infrastructures. Nous avons parlé à un sous-ministre adjoint d'un ministère, que je ne trahirai pas en vous en révélant le nom. Il a une dizaine de propositions pour la vallée du bas Fraser, en Colombie-Britannique, mais ne dispose pas des renseignements ou des données nécessaires pour savoir lesquelles devraient être financées et lesquelles offriraient le meilleur rendement. La décision ne se fonderait pas sur le baratin des promoteurs, mais sur ce qu'il se passerait dans la communauté si on y investit. Comment les autres entreprises réagiront-elles? Comment l'économie locale évoluera-t-elle? Comment les grands investisseurs modifieront-ils leurs centres de distribution ou autres choses?
La sénatrice Eaton : Parlez-vous d'investir dans les infrastructures physiques?
M. Dade : Oui.
La sénatrice Eaton : Comme les ports, les chemins de fer et les corridors de transport de l'énergie.
M. Dade : Oui. On pourrait élargir le concept nord-américain à l'infrastructure numérique. Le document contient deux options, dont un consiste à instaurer une institution qui financerait uniquement les infrastructures physiques à l'intérieur d'une certaine distance des deux côtés de la frontière.
L'autre option consiste à financer toute la chaîne d'approvisionnement et de production au Canada, aux États-Unis et au Mexique, et exigerait donc des critères et des connaissances quant à la nature exacte de l'infrastructure intégrée. On ne veut pas que le gouverneur du Kentucky trouve tout à coup une nouvelle source de fonds pour financer des installations de son État qui n'ont rien à voir avec la production en Amérique du Nord.
Si on adopte le modèle le plus solide, celui qui sera le plus profitable parce qu'il améliorera notre capacité de produire ensemble, on aurait besoin de plus de renseignements et d'environ deux ans pour déterminer l'emplacement des chaînes d'approvisionnement et de production et pour établir des critères. On pourrait alors aller au-delà des pipelines, des réseaux électriques et des ponts pour s'attaquer aux choses plus profondes, mais cela exigerait un niveau de gouvernance différent.
Nous ne pouvons pas nous fier au gouverneur de l'Idaho pour ne pas investir ailleurs dans l'État les fonds qui devraient être dépensés le long de la frontière. Il faut aussi disposer de plus d'information. Cette fonction pourrait aisément être assumée par des groupes comme la Banque interaméricaine de développement, au sein de laquelle nous comptons un membre et qui possède déjà des renseignements sur le Mexique.
La sénatrice Eaton : Considérez-vous que nous pourrions le faire au Canada, aux États-Unis et au Mexique en s'efforçant de tenir la politique en dehors du dossier et en tentant d'adhérer au modèle des banques? Pensez-vous que ce soit possible?
M. Dade : Je pense que tous nos concurrents l'ont fait. Les Asiatiques ont deux banques, alors que les Latino- Américains bénéficient de la Banque interaméricaine de développement, de la CAF et de la Société andine de développement. Tous nos concurrents ont réussi à établir des modèles qui fonctionnent en fournissant des renseignements et des bases de données et des forums permanents qui ne sont pas idiosyncrasiques et qui changent selon l'administration ou le gouvernement, ou qui ne changent pas selon le comité et qui n'exigent pas d'idiosyncrasie. Tout le monde est parvenu à le faire sur la planète, alors je ne vois pas pourquoi nous en serions incapables.
La sénatrice Eaton : Les banques mises sur pied ailleurs, en Asie et en Amérique du Sud, sont-elles formées par des gouvernements démocratiques?
M. Dade : Oui, bien sûr. En Amérique du Sud, ce sont les États-Unis qui sont les plus importants actionnaires, au sein de la Banque interaméricaine de développement, où nous sommes le troisième ou le quatrième actionnaire.
Ce qui est amusant, c'est que nous avons contribué au financement de cette banque, de la Banque asiatique de développement et de la Banque africaine de développement, alors que nous n'avons pas de telle institution.
Pour ce qui est de la question démocratique, nous faisons partie de chacune de ces institutions et de leurs conseils d'administration. Nous contribuons tant au financement à la Banque interaméricaine de développement que nous y comptons notre propre siège. Je pense qu'il n'y a que nous et les États-Unis qui y ont leur propre siège; les autres membres partagent le leur avec d'autres pays.
Oui, nous l'avons fait auparavant.
La sénatrice Lankin : Je m'intéresse beaucoup à ce que vous dites sur le concept de banque d'infrastructure. Je pense que l'un des défis auxquels nous avons été confrontés, c'est le fait qu'au fil des ans, diverses initiatives de stratégies sectorielles et d'autres démarches ont été entreprises pour tenter de recueillir certaines données. Il s'agissait toujours d'initiatives provinciales qui entraient en concurrence les unes avec les autres. Le présent concept permettrait de collaborer à l'échelle internationale et de mobiliser les provinces de manière différente.
J'ignore si votre rapport comprend une étude approfondie des exemples d'autres pays, mais j'aimerais beaucoup recevoir plus d'information à ce sujet pour pouvoir examiner la question en profondeur, madame la présidente.
Je vous poserai quelques questions sur d'autres passages de votre exposé. Vous avez indiqué que la diplomatie internationale et interparlementaire est un outil. Vous avez également affirmé que les provinces doivent en faire davantage afin de renforcer les relations avec les États-Unis sur le plan des affaires étrangères. Vous avez enfin proposé de reprendre certaines initiatives et évoqué les infrastructures de base.
Ce sont là des constituantes d'une stratégie plus vaste. Qui est responsable de cette stratégie? Comment l'édicte-t-on? Quels rôles complémentaires le Sénat et d'autres instances peuvent-ils jouer pour faire avancer ce dossier? Ce sont peut- être d'excellentes idées, mais si on ne les intègre pas dans un tout et on n'établit pas de plans exhaustifs en vue du moment où la situation se clarifiera au sud de la frontière, comme vous le dites, alors nous nous retrouverons le bec à l'eau.
Pourriez-vous nous expliquer quelles démarches nous aideraient à progresser dans ce dossier?
M. Dade : Wow, du vrai travail. Nous avons besoin d'une nouvelle stratégie pour l'Amérique du Nord, et c'est au gouvernement qu'il revient de l'élaborer. Le Parlement et le Sénat peuvent jouer un rôle en tenant des audiences afin de contribuer à la définir, mais nous avons besoin d'une stratégie globale.
Je viens de faire un exposé devant le Conseil fédéral de la Colombie-Britannique, où l'autre conférencier a indiqué qu'il fallait réagir comme après les attentats du 11 septembre. D'un côté, je comprends qu'il tente de dire qu'il faut se serrer les coudes et viser un objectif commun. C'est effectivement ce dont nous avons besoin du point de vue stratégique : unir nos forces, trouver un objectif commun et concevoir une stratégie cohérente faisant intervenir les autorités infranationales, mais jamais je n'emploierais cette analogie. C'est y aller un peu fort et se montrer trop alarmiste.
Ce qu'il faut, c'est se concentrer sur la stratégie en gardant l'esprit clair. Cette stratégie doit faire intervenir les autorités infranationales, mais avoir une portée à long terme.
Comment nous adapter aux nouveaux États-Unis? Comment réagir à la déconfiture des élites traditionnelles des partis? Comment réagir au fait qu'il existe deux « Grand Old Parties, » un à l'échelon des États et un à l'échelon fédéral? Comment défendre notre réputation dans un monde où les médias traditionnels sont désormais absents? Voilà les éléments auxquels il faut réfléchir.
Oui, c'est au gouvernement d'agir. Des gens comme Colin, Laura et moi-même peuvent proposer des idées et des réflexions, voire apporter de l'aide, mais au bout du compte, c'est le gouvernement qui doit établir la stratégie.
J'ajouterais que nous devons régler le débat sur le bilatéralisme et le trilatéralisme qui a ressurgi au pays. Nous ne pouvons nous présenter aux États-Unis avec deux approches. Je pense que nous savons tous ce qu'il nous arrivera si nous arrivons là-bas sans être organisés et sans savoir clairement ce que nous voulons. C'est un autre point que la stratégie nous aiderait à résoudre pour que nous arrivions à nous entendre.
La sénatrice Lankin : J'ai une autre question sur un sujet différent. Je suis devenue sénatrice et membre de ce comité relativement récemment; je ne connais donc pas les rapports que vous avez préparés et le rapport récent auquel vous avez fait référence.
Je vous ai entendu dire qu'il fallait se tenir prêt à toute éventualité pendant un temps et décider si nous tendons vers le bilatéralisme ou le trilatéralisme, et souligné que nous avions besoin de plus de renseignements. Il importe toutefois de préserver des relations chaleureuses, comme vous l'avez d'ailleurs fait remarquer, il me semble. Nous n'allons pas nous lier avec le Mexique de manière à susciter la paranoïa au sein de l'administration américaine, mais cette relation est importante.
Je m'interroge sur l'état de notre relation avec le Mexique. Je suis assise aux côtés d'une personne qui s'intéresse particulièrement aux arts et au rôle que l'échange d'art à l'échelle internationale peut jouer.
Je songe également à l'éducation. J'ai déjà fait partie du conseil d'administration du Seneca College de Toronto, le plus grand collège communautaire du pays. La stratégie de direction soutenue par le conseil prévoyait une expansion majeure dans le but d'attirer des étudiants étrangers, et d'établir ou d'appuyer des établissements dans d'autres pays.
Ce n'est pas le seul établissement postsecondaire à agir de la sorte. Les deux pays d'où viennent le plus grand nombre d'étudiants étrangers au Canada sont la Chine, avec 34 p. 100, et l'Inde, avec 14 p. 100. Ce sont des pays que ciblent un grand nombre d'établissements postsecondaires. En outre, la classe moyenne prend de l'expansion au Mexique. Or, 1 p. 100 des étudiants étrangers viennent de ce pays à l'heure actuelle.
Devrions-nous envisager d'utiliser ce domaine, qui n'est pas de la politique, de la diplomatie et du commerce directs proprement dits, pour continuer de renforcer ces relations?
M. Dade : Absolument. C'est également un domaine où il faut faire preuve de créativité. La réunion du partenariat Canada-Mexique s'est tenue récemment à Ottawa, et il y a été question d'échanges dans le domaine de l'éducation. Ma conjointe dirige des programmes internationaux à l'Université de Calgary, et elle travaille à des échanges avec le Mexique. Des efforts sont donc déployés en ce sens. Nous avons créé des bourses d'études, mais elles ne sont pas populaires. L'éducation, tout importante soit-elle, constitue la voie de la facilité et n'offre pas vraiment de rendement. Nous devons nous montrer plus créatifs.
Comme je pense l'avoir indiqué dans le dernier rapport, le vrai problème, c'est qu'il n'y a aucun centre d'étude sur le Mexique au Canada ou en Amérique du Nord. Je ne parle pas ici d'un département d'université où des universitaires étudient des facettes ésotériques fascinantes de la relation, mais d'un vrai centre stratégique, un groupe comme Canada West qui concentre son attention sur les communications et les réseaux pertinents et immédiats. Nous n'avons pas de centre stratégique sur le Mexique. Je ne pense pas que nous en ayons un sur les États-Unis, à vrai dire.
Je pense à mes homologues américains, qui bénéficient de centres sur le Canada et le Mexique. Certains groupes de réflexion du Mexique effectuent plus de travail sur le Canada que nous n'en faisons. Je suis membre du Mexican Council on Foreign Relations, au sein duquel je suis le seul résidant canadien.
C'est au chapitre des politiques concrètes que nous n'avons pas de connexions et que nous devons vraiment investir.
Permettez-moi d'ajouter que nous ne sommes pas les seuls à devoir le faire. Je vais faire la leçon au Mexique à ce sujet en espérant que l'ambassadeur n'écoute pas. En fait, je lui en ai parlé il y a deux jours et il en a également été question dans les journaux du Mexique. Le Mexique doit investir et négocier sérieusement. Après des décennies à œuvrer pour le Canada, je suis un peu las de toujours devoir porter le fardeau du Mexique dans ce dossier.
En outre, nous devons signaler clairement aux Mexicains que maintenant qu'ils ont enfin commencé à entrer dans le jeu de la diplomatie publique au Mexique, ils doivent faire de même aux États-Unis.
En ce qui concerne la question des visas, les Mexicains ne comprennent pas pourquoi les habitants de l'Alberta, du Manitoba et de la Saskatchewan sont favorables au maintien des visas. Combien de visites avez-vous effectuées là-bas? Combien d'articles avez-vous publiés dans la presse? Que faites-vous pour faire connaître le Mexique et pour établir ces genres de liens?
Comme Jim Prentice, Dieu ait son âme, l'a indiqué aux Albertains, il faut se regarder dans le miroir. Au chapitre de la relation avec le Canada, je pense que les Mexicains doivent eux aussi se regarder dans le miroir pour déterminer ce qu'ils n'ont pas fait.
Pour notre part, nous pourrions effectivement en faire beaucoup plus au Mexique, mais il me semble que nous déployons des efforts bien plus importants et depuis bien plus longtemps que les Mexicains, particulièrement aux États- Unis. Si le Mexique veut venir avec nous aux États-Unis et profiter de la voie infranationale, il devra commencer à investir davantage et à se montrer le bout du nez.
La présidente : J'ai quelques questions finales.
Vous avez indiqué à un moment donné que nous ne devrions pas investir au Mexique. Or, j'entends maintenant que nous le devrions. À l'évidence, vous considérez que nous avons fait fausse route et que nous devrions élaborer de nouvelles stratégies.
M. Dade : Exactement. Nous devons poursuivre les démarches sur les plans de l'éducation et des bourses. Chaque fois que cette question surgit, nous revenons aux bourses et à l'éducation. Je suis favorable à l'éducation et aux bourses, mais réfléchissons de manière créative. Pourquoi ne pas établir au Canada des centres stratégiques sur l'Amérique du Nord? L'Alberta Institute for American Studies, qui a fermé ses portes il y a quelques années, était, selon moi, l'un des derniers centres au pays.
Nous n'avons même pas de centre sur les États-Unis ou d'équivalent des groupes de réflexion américains où les gens s'intéressent au Canada et à ses programmes, et encore moins de centre sur le Mexique. Comment pouvons-nous espérer nous démarquer dans le contexte diplomatique, sur le plan de la diplomatie de troisième voie, avec des gens qui travaillent à des projets comme la Banque d'infrastructure d'Amérique du Nord, laquelle serait au cœur de leurs préoccupations au lieu d'être quelque chose dont ils s'occupent à temps perdu?
Nous devons accroître nos efforts sur le plan des centres stratégiques plus que dans le domaine l'éducation. Ce dernier va bien. Nous y investissons. Nous n'avons pas besoin d'y accorder plus d'argent, mais nous devons réfléchir de manière créative et envisager de nouvelles voies.
La présidente : C'est une sorte de séance de conseils thérapeutiques, qui me plaît beaucoup.
Je veux utiliser un exemple. Quand j'étais en poste en Afrique, l'Australie a pris la décision stratégique de ne pas s'occuper du monde entier, mais de concentrer son attention sur la région de l'Asie-Pacifique. Elle savait qu'il y aurait des désavantages à réaffecter ses diplomates et à intervenir stratégiquement en Asie-Pacifique. Elle est toutefois allée de l'avant et aujourd'hui, elle poursuit son avancée stratégique et continue d'élaborer des initiatives à portée internationale.
Il semble qu'au Canada, d'un gouvernement à l'autre, nous trouvons constamment de nouvelles régions auxquelles nous portons attention. Nous avons réalisé quelques études géographiques sur les pays du BRIC, soit le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine, et sur la Turquie. On nous dit toujours que le Canada est un peu en retard. Quand un pays agit et change stratégiquement, d'autres pays sont là pour en bénéficier. Ils savent où ils veulent aller, quels sont leurs atouts et comment en tirer parti.
Le Canada semble pivoter, pour emprunter un terme employé aux États-Unis. Nous semblons pivoter beaucoup. Essayez-vous de nous faire comprendre de manière subliminale que le Canada devrait déterminer ses forces, mettre de l'ordre dans les domaines de l'innovation, de la technologie et de l'éducation et d'autres dossiers, puis être prêt à réagir pour défendre son intérêt national au lieu de se demander où il peut trouver son créneau alors que tout le monde joue déjà du coude sur ce marché? J'ignore si ma question est compréhensible.
M. Dade : Elle l'est. Merci de m'interroger à ce sujet. Permettez-moi d'abandonner la méthode subliminale et de me montrer direct, peut-être même de passer à l'offensive.
Dans l'Ouest canadien, nous avons constaté que le pays investit dans des endroits sans importance pour notre prospérité ou notre avenir, pas ceux de l'Ouest, mais du pays. Il est temps que nous prenions les choses sérieusement.
Nous n'avons qu'un accord commercial dans le Pacifique avec l'Asie. Or, des pays nous font concurrence sur ces florissants marchés mondiaux de classe moyenne. C'est dans ces pays que la croissance mondiale se manifestera, puisque trois milliards de personnes s'ajouteront à la classe moyenne mondiale de consommateurs. La majorité de ces pays se trouvent dans la région du Pacifique. Pourtant, nous avons investi du temps et des efforts afin de négocier avec la CARICOM et avons gaspillé du temps et des efforts en signant des accords avec des pays comme le Honduras. Même l'AECG, conclu avec une région dont la classe moyenne est stable et ne prend pas d'expansion, n'aura pas beaucoup d'influence sur notre prospérité à long terme, certainement pas dans l'Ouest.
Je pense que nous en avons assez dans l'Ouest. Le gouvernement doit accorder la priorité à la région du Pacifique, avec laquelle l'Australie a conclu plus d'une dizaine d'accords, et la Nouvelle-Zélande, plus encore. Même le Chili a conclu plus d'accords avec elle. Ceux qui vendent du saumon, du minerai, des fruits, du vin, ou du bois d'œuvre en Colombie-Britannique se trouvent à faire concurrence avec des pays qui, comme le Chili, ont conclu des accords. Nous sommes perdants.
Si le gouvernement fédéral n'a pas à cœur de signer de tels accords, je pense qu'il y a un réel problème dans l'Ouest canadien. Nous devons accéder à ces marchés et y exporter nos biens et nos produits. Nous laissons des occasions nous filer entre les doigts.
Les pays qui ont signé des accords commerciaux se ménagent un avantage. Nous avons vu ce qu'il s'est passé en Corée lorsque les Australiens et les Américains ont signé un accord. Dans notre document sur le PTP, on peut constater que nos ventes de porc diminuent alors que celles des Américains augmentent. C'est ce qui nous arrive encore et encore dans la région du Pacifique.
Nous devons mettre l'accent sur notre intérêt et sur ce qui assurera notre prospérité à long terme au Canada. Il nous faut donc faire ce qui suit.
D'abord, défendre notre part de marché aux États-Unis, le marché le plus riche, le plus prospère et le plus facile du monde auquel nous avons un accès privilégié.
Ensuite, investir dans la région du Pacifique, où nous accusons un terrible retard. Seul l'Équateur a moins d'accords commerciaux avec l'Asie que nous de ce côté-ci du Pacifique.
Je ne peux parler au nom de l'Ouest, mais je peux certainement m'en faire la voix. Je peux vous dire que nous voudrions que le Canada accentue ses interventions dans le Pacifique. Merci.
La sénatrice Ataullahjan : Nous avons réalisé une étude sur la région de l'Asie-Pacifique. Lorsque nous voyagions et écoutions des témoins, nous avons constamment entendu dire que les entreprises canadiennes sont réfractaires au risque et que lorsqu'elles participent à une réunion, elles y passent un jour ou deux et s'en vont si rien ne se passe. Dans certains pays, on commence par établir une relation avant de parler affaires.
Comment le faire comprendre aux entreprises canadiennes? Certains témoins ont même été jusqu'à affirmer que les entreprises canadiennes manquent de courage. Il semble que nous tirions de l'arrière parce que nous ne sommes pas prêts à prendre des risques. J'ignore comment nous pouvons faire comprendre aux entreprises qu'il vaut la peine d'investir du temps et de l'argent dans cette région pour élargir leurs activités.
M. Dade : Je pense que certaines de nos entreprises établissent des relations. Je parle d'aider les entreprises qui prennent le risque en uniformisant simplement les règles du jeu pour les entreprises qui offrent des produits et des services dans ces marchés.
Nous compliquons les choses pour les entreprises qui se lancent dans ces marchés, ce qui n'est pas un message positif pour celles qui songent à le faire, mais qui ne l'ont pas encore fait. Donc, dans un premier temps, nous devons uniformiser les règles du jeu et créer des occasions. Certains groupes, comme la Fondation Asie-Pacifique, cherchent à accroître les compétences relatives à l'Asie, dès le primaire, pour que les prochaines générations soient plus à l'aise d'aller dans les marchés étrangers.
La question n'est pas que les entreprises canadiennes manquent de courage, mais plutôt qu'elles agissent de façon intelligente. Si vous avez accès au marché le plus prometteur, le plus riche et le plus facile d'accès — celui du pays voisin —, pourquoi voudriez-vous travailler deux fois plus et faire deux fois moins d'argent dans un autre marché? Le pays est désavantagé par ses propres succès. Nous payons le prix de la chance que nous avons d'être voisin des États-Unis. Certes, je suis conscient qu'il y a des problèmes par rapport aux États-Unis, mais imaginez que vous êtes l'Uruguay et que vos voisins sont le Brésil et l'Argentine. Vous verrez que nous sommes très chanceux d'être voisins des États-Unis.
Il y a une combinaison de facteurs, mais les entreprises vont dans ces marchés. Si nous pouvons signer des accords pour faciliter les choses, nous pourrons convaincre plus d'entreprises d'emboîter le pas.
Des groupes comme le mien mènent des efforts de sensibilisation constants. Nous allons lancer une série d'études de cas sur l'accès au marché coréen et l'adoption de nouvelles formes de communication pour les entreprises. Nous avons des discussions avec les chambres de commerce. J'irai d'ailleurs à Lethbridge, dans deux ou trois semaines, pour parler de ce sujet. Nous faisons des efforts, mais avoir des occasions évidentes faciliterait la tâche des entreprises qui sont dans ce marché.
La présidente : Merci. Nous n'avons plus de questions. Vous avez suscité la réflexion et présenté des idées novatrices sur les échanges trilatéraux ou bilatéraux. Vous êtes même allé plus loin en parlant d'autres accords.
Nous allons bientôt publier un rapport sur le commerce et nous voulons mettre à jour notre rapport sur les échanges trilatéraux.
Merci beaucoup d'être venu aujourd'hui. Vous nous avez donné, comme d'habitude, plus d'informations que ce que j'espérais lorsque vous avez été convoqué. Je vous remercie, ainsi que votre groupe, du travail que vous faites.
Vous avez indiqué que vous aviez des documents. Si vous pouviez les laisser à la greffière, nous veillerions à ce qu'ils soient transmis aux bonnes personnes.
[Français]
M. Dade : Malheureusement, c'est en anglais seulement. Il y a des plans pour publier quelque chose en français, mais j'espère que ce n'est pas un problème.
[Traduction]
La présidente : Nous sommes reconnaissants à l'égard de votre organisation.
Chers collègues, je tiens à vous informer que vous recevrez bientôt un courriel. Le vice-président de l'Assemblée nationale du Vietnam est ici et a demandé à nous rencontrer, avec sa délégation. Comme nous n'en avons pas le temps, je vais proposer une rencontre informelle. La date et l'heure qui conviennent à la délégation vietnamienne sont le mardi 6 décembre, à 9 heures. Nous pourrons alors, pour ceux qui le peuvent, rencontrer le vice-président de l'Assemblée nationale du Vietnam.
(La séance est levée.) |